Après un peu plus de 17h de train depuis Shenzhen, nous arrivons à Huaihua dans le Hunan. A peine débarqués, des rabatteurs de minibus portant des panneaux avec le nom de Fenghuang (凤凰) nous tombent dessus – même pas le temps de douter sur la manière d’atteindre notre destination finale ! Nous montons dans un premier bus, puis sommes transvasés dans un second qui démarre peu après. Finalement, après 1 heure et demie de paysages campagnards brumeux, nous nous arrêtons dans une petite cour et espérons être arrivés à bon port. On nous propose dès la descente du bus une chambre et nous suivons notre hôte dans un petit hôtel sans charme mais propre dans une rue calme. Après rapide comparaison avec des auberges attenantes, cela nous paraît un bon plan et nous posons enfin nos « valises »…

Une vue aérienne de Fenghuang

 

Nous – contents d’être arrivés !

 

Fenghuang – dont la traduction littérale est « phœnix » – est une ancienne ville-frontière qui a prospéré grâce aux péages d’entrée dans l’empire chinois sous la dynastie Ming (XV° – XVII° siècles). A l’origine, la ville était située seulement sur la rive sud de la rivière, entourée de murailles avec 4 portes aux 4 points cardinaux. Le temps passant et les menaces se faisant moins présentes, les habitations se sont étendues en dehors de la muraille. Elles longent désormais l’autre berge de la rivière et les quelques ponts couverts, comme suspendues aux remparts ou supportées par de frêles pilotis.

Maisons sur pilotis & jeune fille en costume traditionnel

 

Dragon protégeant la ville

 

Aujourd’hui, la ville conserve un charme certain, avec ses ruelles pavées et maisons traditionnelles en bois ou briques, aux toits de tuiles grises. Si elle n’a pas échappé au tsunami du tourisme intérieur chinois, c’est une destination qui reste assez méconnue des occidentaux et nous faisons souvent de l’effet. Beaucoup de maisons ont bien sûr été converties en magasins de souvenirs, hôtels, restaurants et bars, aux décorations plus ou moins modernes, mais en gardant de manière générale un certain cachet ; par ailleurs, dès que l’on flâne en s’éloignant des points de passage centraux et des rues principales, les petites boutiques disparaissent et laissent place à une vie de village plus authentique, avec des joueurs de mah-jong, des étals de légumes, des enfants qui s’amusent…

Porteur de Fenghuang

 

Point intéressant : de nombreux artistes posent leurs chevalets un peu partout dans la ville – fusain, aquarelle, et beaucoup de peinture à l’huile. Il est  vrai que cette cité « médiévale » se prête très bien au dessin ! Comme dans beaucoup de lieux touristiques en Chine, des photos en déguisement de plus ou moins bon goût sont proposés : ici, le costume traditionnel miao et une tenue de chasseur qui doit être un personnage célèbre (avec carabine, chapeau en feutre et peau de panthère, la classe…).

Peintre en action devant la porte Nord

 

Côté culinaire, l’une des spécialités locales est le gâteau de sang de canard, qui ressemble beaucoup à la morcilla espagnole (sorte de boudin noir au riz). Après test, voilà notre verdict : texture un peu élastique mais goût plutôt bon.

Le meilleur moment pour profiter de cette ville est sans doute le soir, lorsque les façades s’illuminent et qu’un marché de rue s’installe près du pont principal, où l’on peut goûter à différentes brochettes, fruits, petits pains, galettes de crevettes, etc… Un tableau féerique mais très vivant !

Pont principal joliment éclairé

 

Petit stand de rue typique

Plus de photos ? C’est par ici !

 

Infos pratiques

Trajet Huaihua – Fenghuang : depuis la gare de train de Huaihua, 1h30 de minibus, 40 RMB.

Ticket touristique Fenghuang : donne accès à certains monuments et une balade en barque pour 148 RMB (mais nous ne l’avons pas pris).

Hôtel : Simple mais propre. Chambre avec salle de bain-toilette rustique privative, 60 RMB la nuit.