Xiahe… Un nom de ville inconnu des Occidentaux, pourtant extrêmement évocateur pour la majorité de la population tibétaine de Chine… Et pour cause : Xiahe est surtout connue pour son célèbre Monastère de Labrang, l’un des 6 plus grands monastères du bouddhisme tibétain dans le monde ! On vous fait visiter 🙂
Notre arrivée à Xiahe se déroule sous un ciel gris menaçant, par grand froid, avec les sommets enneigés en arrière-plan. Un temps parfait pour ajouter au mysticisme qui entoure le monastère ! Véritable ville dans la ville, Labrang est aujourd’hui la résidence d’environ 2000 moines en robe pourpre qui ont pour rôle de prier pour le salut du reste des fidèles. La première chose qui frappe est la quiétude des lieux : tout semble s’y dérouler en ralenti. L’atmosphère est paisible, chacun vaquant à ses occupations sans se presser : moines se rendant à l’office, pèlerins tournant autour des stupas, ouvriers repassant les murs à la chaux avant l’hiver, commerçants traversant l’allée principale pour se rendre tantôt du côté ouest du monastère (quartier tibétain), tantôt du côté est (quartier han et hui)… et aussi quelques touristes bravant le froid pour prendre des photos !
Premier aperçu du monastère depuis le nord
Panorama de Xiahe depuis le sud de la rivière
Moine se hâtant vers le monastère de bon matin
Autre aspect particulièrement marquant : la dévotion des bouddhistes, pour la plupart venus en pèlerinage pour la première fois de leur vie dans ce lieu saint. Tous parcourent sans relâche le chemin de 3 km appelé kora qui fait le tour du monastère, faisant tourner un à un les centaines de moulins de prières en marmonnant leurs psaumes et égrenant leurs chapelets. Les plus engagés s’allongent entièrement sur le sol tous les 3 pas, les mains jointes tendues vers le ciel : il leur faudra toute la journée pour terminer le tour du kora. Beaucoup de pèlerins sont âgés et semblent pauvres, tous droit sortis d’une vallée de montagne isolée, et nous sommes régulièrement dévisagés – parfois de manière extrêmement insistante. Ici plus encore qu’ailleurs en Chine, la majorité d’entre eux n’a sans doute jamais croisé de « waiguoren » (étranger).
Pèlerins arpentant le kora
Un nombre incalculable de moulins de prières à faire tourner… mais abrités en cas de pluie ou neige !
Zone spéciale « prosternations »
Nous prenons un peu de hauteur pour observer Labrang depuis les collines au nord via le « grand kora ». Passé un ancien ermitage, nous découvrons une jolie vue d’ensemble du site, avec ses différents toits dorés et autres stupas.
Panneau en tibétain, le monastère en contrebas
Notre deuxième jour est consacré à une petite expédition en vélo : une quarantaine de kilomètres aller-retour pour jeter un œil aux fameuses prairies de Sangke. Nous arrivons (presque) à éviter la grande route qui relie les deux villes via quelques chemins de traverses et malgré quelques ponts coupés ! Une fois arrivés à Sangke, nous nous enfonçons sur une piste en béton qui s’étire à l’infini dans la campagne. Le paysage est à couper le souffle : des kilomètres carrés de steppes herbeuses s’étendent devant nous, bordées par deux chaînes montagneuses de part et d’autre. Bien que probablement plus vertes en été, les prairies restent magnifiques. La petite route est peu fréquentée, si ce n’est par quelques nomades à moto (avec ou sans leur troupeau de yacks) et des travailleurs jalonnant les bords de piste en prévision des chutes de neige à venir. Les moutons et chevaux paissent tranquillement dans ce cadre somptueux !
Petite pause avec notre petit VTT
Nomades bien emmitouflés sur leur moto
Dure dure la vie de cheval à Sangke !
Traditionnel aparté culinaire pour finir : nous avons goûté à la spécialité locale appelée momo. Ce sont des raviolis tibétains, frits ou à la vapeur, garnis de diverses farces végétariennes ou à la viande. Plutôt bon et roboratif ! On a aussi trouvé la meilleure boulangerie (et la moins chère) de Chine – merci encore une fois à la minorité Hui – de quoi égayer nos petits déjeuners passés sur place ! Dernier petit tour dans le monastère de bon matin et on reprend la route direction Lanzhou.
Momos tibétains frits
Murs du monastère tout juste reblanchis à la chaux
Dernière vue sur la pagode avant de partir…
—-
Infos pratiques
Transport :
- Bus de Langmusi à Hezuo : départs à 6h30, 7h20 et 12h. Trajet de 2h30 à 3h, 50 RMB.
- Transfert entre les gares sud et nord de Hezuo : taxi, 2 RMB par personne. Autre possibilité : prendre le bus public n°1 censé passé devant la gare routière sud.
- Bus de Hezuo à Xiahe : départ toutes les 30 min pour 1h30 de trajet, 22 RMB.
- Alternative : 1 bus direct de Langmusi à Xiahe par jour, départ à 14h. Trajet de 4h, 72 RMB.
Hôtel : Red Rock International Hostel, au sud-est du monastère, près de la rivière. Joli intérieur tibétain, entièrement en bois. 80 RMB la nuit. Gérante vraiment sympathique !
Grand kora : depuis le village tibétain (à l’ouest du grand monastère), après le petit monastère des nonnes, prendre l’une des rues qui montent vers la colline en longeant un petit canal en béton pour arriver au début d’un chemin de terre tassée par les nombreux passages. Se diriger vers les drapeaux de prières en haut de la colline. Arrivé au drapeau et à l’ancien ermitage, continuer sur la crête pour avoir une vue plongeante sur le monastère. Suivre la barrière jusqu’au bout, redescendre la pente à gauche (vallée de l’autre côté du monastère) jusqu’au nouveau pont et contourner la dernière butte par la droite pour retourner en ville. Attention, la terre glisse beaucoup en descente ! Durée : environ 1h.
Prairies de Sangke : louer des vélos en ville, par exemple à Tara Guest House (coin sud-est du monastère), 40 RMB la journée. Ensuite, prendre la grande route à l’est de la rivière et filer jusqu’à Sangke. Autre option, emprunter les petits chemins côté ouest : depuis le village tibétain, il est possible de suivre une piste, mais au bout le pont était coupé quand nous y sommes arrivés. Nous recommandons de suivre la grande route jusqu’à un premier pont métallique devant une centrale hydroélectrique et de traverser à ce point, puis de remonter la rivière (pour rejoindre Sangke, il faudra tourner à gauche et retraverser la rivière quand le chemin rejoint la grande route). Une fois arrivé à Sangke (côté est de la rivière, sur la grande route), continuer tout droit vers le sud au carrefour principal, puis dépasser les nombreux camps de touristes et locations de chevaux. La petite route en béton se trouve devant : il est possible de la suivre sur de nombreux kilomètres, puis de faire demi-tour.
Pfff vous n’avez pas fait le tour en vous allongeant en répétant « Om mani padme hum » !! 🙂
En chinois 唵嘛呢叭咪吽 (Ǎn mání bāmī hōng)
Je ne savais pas que cela voulait dire « hommage au joyau du lotus » et plus précisément « le joyau dans le lotus ».
Et votre chinois il se perfectionne ? Cela va faire bien dans votre CV au retour 😉
Super blog, bravo pour le voyage c’est sympa de vous suivre ici.
Bises à tous les 2