La petite ville de Langmusi se situe bien haut sur les plateaux des contreforts de l’Himalaya, à la frontière entre la province du Sichuan d’où nous arrivons et de celle du Gansu où notre voyage continue. Il nous semble débarquer dans une bourgade du Far West, avec une rue principale poussiéreuse à souhait, bordée de maisons à un étage de style similaire, parcourue par les montagnards chevauchant leurs motos et les carrioles de colporteurs transportant divers biens : fruits, couvertures, écharpes…

La rue principale de  Langmusi, déserte au petit matin

 

Après un copieux déjeuner de nouilles, nous partons grimper sur la barre de roche qui surplombe la ville et renforce cette impression de paysage nord-américain. Nous suivons une petite route pendant une demi-heure et sommes accompagnés par un chien qui s’amuse avec nous depuis le village. De grands troupeaux de moutons paissent dans la vallée et s’écartent à notre passage. Au bout de la route un bâtiment moderne et pas de sentier clair qui bifurquerait, nous décidons de couper à travers champs pour rejoindre ce qui nous semble être un sentier. La végétation est éparse et nous grimpons assez facilement jusqu’à un premier amas rocheux, qui nous offre déjà un superbe panorama sur la ville et ses deux monastères, lovée au creux d’une dépression entre la plaine et deux vallées entre des montagnes, superbe ! Le soleil commence à descendre et nous regagnons notre hôtel : le petit chien nous attend bien sagement sur la route et nous raccompagne !

Un petit air de Far West: une barre de roche rouge surplombe la ville

 

Sur notre amas rocheux surplombant le paysage

 

Le jour suivant, nous partons de bon matin et déambulons dans le monastère bouddhiste tibétain Gompa Kerti : l’ensemble est étendu, une véritable mini-ville avec les halls principaux et les habitations des moines, et le soleil levant offre de jolies lumières sur les toits dorés et les tibétains qui tournent autour en priant.

Le portail d’entrée du Gompa Kerti

 

Portes dans la lumière du matin

 

Nous partons ensuite randonner en suivant le ruisseau qui coule à travers le monastère : très vite nous arrivons à une gorge avec des grottes sacrées, couvertes d’inscriptions en tibétain. Quelques moines sont venus prier, nous passons rapidement et remontons le courant le long d’une étroite gorge. Le ruisseau se tarit progressivement alors que la gorge s’élargit sur une prairie avec des petits buissons, entourée de hauts sommets rocheux. En continuant à monter, les gorges et prairies se succèdent, nous suivons un étroit sentier qui a l’air assez pratiqué par chevaux et humains. Un étroit défilé nous conduit à un passage plus technique où il faut escalader un peu les rochers pour continuer l’ascension : ici, nous trouvons de la neige par terre, il fait bien froid à cette altitude ! La pente se fait plus abrupte et nous arrêtons notre ascension peu avant le col de Huagai Mountain, à 4200 m : le panorama sur le chemin déjà parcouru dans les gorges et la vallée en contrebas est splendide ! Nous faisons demi-tour et retournons au village, l’aller-retour nous aura pris 5 heures et nous méritons bien un bon déjeuner de nouilles grasses pour reprendre des forces.

On arrive de la petite gorge en contrebas !

 

Le temps est splendide et nous décidons d’en profiter pour tenter une deuxième balade plus courte ce même jour : nous montons au monastère Gompa Serti et le contournons par un chemin qui monte à gauche, offrant de belles vues sur cet ensemble sacré. Des pèlerins avancent très lentement sur le chemin en s’allongeant à plat ventre sur la terre et levant les bras au ciel tous les 3 pas, nous sommes impressionnés par leur dévotion. Le chemin continuent à serpenter à travers champ et débouche bientôt sur une vue idyllique du petit village de Jikehe Cun, adossé à flanc de colline. Sur le haut d’un champ se dresse un mat avec des drapeaux de prières qui claquent au vent, entouré de hautes herbes déjà un peu sèches, l’automne est bien avancé…

Le 2nd monastère : Gompa Serti

Le village de Jikehe, niché dans les collines

Prairies et drapeaux tibétains

 

Notre dernière matinée sera consacrée à remonter la rivière Bailong qui traverse la ville et la coupe en deux : au Sud le Gompa Kerti, au Nord le Gompa Serti. La route est assez neuve et très simple à suivre, offrant de beaux panoramas sur la vallée et les montagnes environnantes. Les troupeaux de yaks se meuvent doucement, les déplacements des moutons sont plus nerveux et confus, petits points noirs et blancs dans la plaine. Le ciel est couvert ce matin et l’air plus humide que la veille nous glace vite, nous pressons le pas pour nous réchauffer. Bientôt, il se met à neiger, de gros flocons qui ne tiennent pas sur la route mais couvrent l’herbe et les flaques d’un duvet blanc. Après environ 2 heures de marche, la route est coupée, le pont en béton semble avoir été emporté par les flots. Si les voitures semblent passer à gué en contrebas, la puissance des flots et la température glaciale ne nous incitent guère à tenter l’expérience et nous rebroussons chemin et allons bien vite nous mettre au chaud et boire un thé bouillant.

Yak, yak, yak !

Les moutons s’en vont, et nous aussi !

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Infos pratiques

Transport : Bus direct de Jiuzhaigou à Langmusi à 7h , 121 CNY

Hôtel : La ville semble avoir une offre d’hébergement impressionnante compte tenu de sa taille, mais sans doute dimensionnée pour la saison haute de l’été. Nous avons trouvé beaucoup de portes fermées ou de réponses négatives, la ville semble se mettre en sommeil pour l’hiver. Finalement c’est au  悦来客战 (pas d’écriteau en anglais, dans la rue principale plutôt à l’Est) que nous trouvons une chambre double pour 80 CNY la nuit, avec eau chaude, chauffage et une petite propriétaire toujours disponible pour nous.

Randonnées à pied :

• Pour la randonnée du canyon, traverser le Gompa Kerti et remonter le ruisseau (de 2h à 6h aller retour selon la distance parcourue dans la gorge)
• Pour aller à Jikehe, suivre la seule route qui monte à gauche du Gompa Serti (boucle d’environ 2h en redescendant le long de la rivière)
• Pour suivre la rivière, remonter le courant sur la rive nord de la rivière ( 3 à 4h aller retour jusqu’au pont cassé)