Arthur’s Pass – Le doyen des parcs naturels

Pour retrouver Christchurch depuis la côte Ouest, nous décidons d’emprunter la plus ancienne des routes : déjà utilisée par les Maoris qui traversaient l’île à la recherche de jade, cet itinéraire passe par le plus bas col des Alpes du Sud, nommé Arthur’s Pass. La route est tout d’abord étonnamment plate alors que nous partons « en montagne » : elle suit une ancienne vallée glaciaire reconnaissable au lit de pierres grises réduites en morceaux par l’énorme bloc de glace et aux nombreuses rivières et ruisseaux qui la sillonnent. La nuit tombe et il pleut à verse, alors que la route se fait enfin plus sinueuse, passant le col juste avant d’arriver au village : c’est donc une arrivée nocturne sous des trombes d’eau dans la ville qui semble déserte. Nous optons pour le camping le plus central et accessible, n’ayant pas le courage de pousser plus loin ce soir : il est situé entre la gare ferroviaire et une vaste étendue gravillonneuse que nous supposons être un parking, ça fait rêver… La tente est montée en deux temps, trois mouvements et suivie d’une omelette aux légumes avant de nous emmitoufler et de nous glisser dans nos duvets : la météo annonce un frisquet 2 degrés pour cette nuit…

Nous nous réveillons alors qu’il pleut encore : avantage, les keas ne sortent pas et ne risquent pas de détruire notre tente pour y chercher de la nourriture ; inconvénient, Arthur’s Pass est un parc national, surtout connu pour ses activités en extérieur. Nous commençons donc par une visite au DOC pour avoir un peu plus de détails sur la météo de la journée et sur les randonnées accessibles malgré le temps, nombre d’entre elles requérant une visibilité correcte car le sentier monte au-dessus de la ligne de végétation, ou bien traversant des cours d’eau qui peuvent avoir trop gonflé sous les précipitations.

Nous commençons par le circuit historique du village d’Arthur’s Pass qui nous emmène à travers les vestiges du passé. Initialement établi comme camp de travailleurs pour creuser le tunnel juste au Nord permettant de relier les côtes Est et Ouest, Arthur’s Pass perdit sa fonction première après la mise en service du chemin de fer. Le premier parc national de Nouvelle-Zélande fut créé ici en 1929 et l’ancien camp de mineurs devint vite une destination touristique de choix : facilement accessible depuis Christchurch en train, la vallée offre de nombreuses possibilités de balades et petites randonnées et s’équipa vite pour recevoir des visiteurs. Le circuit passe ainsi par la gare, l’ancien pont, la petite chapelle, les magasins historiques et les restes de l’usine hydroélectrique ; des photos en noir et blanc sont disposées par endroits, illustrant diverses époques : les premières voitures à cheval à traverser la passe, la rue principale bordée des cabanes de mineurs, les premiers touristes en « randonnée » vers la cascade de Devils Punchbowl au début du XXème siècle… Nous croisons quelques autres touristes mais relativement peu par ce temps maussade, qui donne au village des allures de ville fantôme aux auberges et restaurants surdimensionnés mais si vides.

 

Ambiance gare désaffectée près du camping

 

La toute petite poste du village 

 

Cadre parfait pour les sermons

 

La pluie se fait plus légère et nous croyons même apercevoir une éclaircie plus bas dans la vallée. Après un rapide déjeuner anticipé, nous partons randonner sur Bealey  Spur track dont le départ se situe à 14 km au sud du village. Le sentier monte doucement dans la forêt, assez progressivement pour avaler du dénivelé sans trop le sentir. Après quelques kilomètres, le chemin passe plus à découvert, avec des vues sur une petite vallée à gauche (dont nous ne voyons que le bas, le haut étant noyé dans les nuages). Un peu plus loin, nous traversons une vallée herbeuse avec des mares où les nuages se reflètent, tandis qu’à droite s’ouvre un panorama sur la vallée où serpente la route que nous venons d’emprunter : c’est une grande vallée glaciaire où se dessinent les fameuses « queues de renard », traces dans le sable des multiples lits des ruisseaux et rivières qui coulent au fond. Après 1h45, nous atteignons Bealey Spur hut : la hutte en tôle originellement utilisée par des bergers qui venaient faire paître leurs troupeaux ne nous inspire guère vue de l’extérieur mais nous y jetons un œil et elle offre plus de confort qu’escompté, y compris 6 couchettes, une table, une cheminée et du matériel de cuisine basique, pas mal ! Nous redescendons par le même chemin et retrouvons la voiture après 1h30 : le temps s’est encore un peu dégagé et nous prenons le temps d’apprécier les vues des vallées !

 

Dans la forêt lointaine, on entend le coucou

 

Les nuages s’accrochent aux parois 

Un joli marécage (et ce n’est pas un oxymore !)

Vallée glaciaire et queues de renard

En route vers Christchurch, nous faisons un dernier arrêt à une curiosité naturelle à Castle Hill. Ces formations calcaires ressemblent de loin en effet à des ruines de château, posées sur la colline comme pour dominer la vallée en contrebas. Un chemin mène jusqu’au pied des rochers, puis de nombreux sentiers très escarpés se faufilent entre eux. Nous montons jusqu’au point le plus haut et jouissons d’une superbe vue sur les pierres et la vallée. Un rayon de soleil est même de la partie et illumine ce gigantesque terrain de jeu : on pourrait imaginer des parties de cache-cache (ou de paintball pour les plus grands) interminables dans ce décor féérique !

 

Pas de château mais des formations naturelles à Castle Hill ! 

Descente acrobatique

 

Pas très bien caché celui-ci

Pour l’anecdote, nous passons également par Springfield, et si nous n’y avons croisé ni Bart, ni Lisa, que les fans des Simpsons se rassurent : il y a bien un monument emblématique le long de la rue principale, j’ai nommé un beignet géant (giant donut) ! Vous ne nous remercierez jamais assez pour cette addition à votre culture générale 🙂

 

La meilleure dépense d’argent publique jamais réalisée à Springfield

 

Plus de photos de Arthur’ Pass, c’est par ici !

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Infos pratiques

Transport :

  • De Punakaiki à Arthur’s Pass : 140 km, 2h15
  • De Arthur’s Pass à Christchurch : 150 km, 2h30. Arrêt possible à Castle Hill à environ 30 minutes de Arthur’s Pass

Camping :

  • Camping DOC à Arthur’s Pass village : emplacement pratique mais sans charme près de la gare, grandes toilettes modernes, confortable abri pour cuisiner. 8 NZD / pers. Plus au sud, d’autres campings DOC (gratuits !) semblaient être de meilleures options, bien que plus rustiques.

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