Plateau des Bolovens – Boucle à moto entre cascades, cafés et ruines khmères

Le vent dans la figure et le soleil brûlant la peau, nous roulons à allure modérée sur les routes cahoteuses : grisés par nos premiers tours en scooter ces derniers mois, nous nous essayons avec succès à la moto semi-manuelle, plus adaptée à la conduite en terrain vallonné. Suivez-nous sur cette petite boucle que nous avons effectuée en 3 jours depuis Pakse !

 

Vroum vroum, avec le combo créatif casque + casquette !

 

Le plateau des Bolovens est célèbre pour ses cascades, nous nous sommes arrêtés à six d’entre elles ! Tad Pasuam, avec son faux village ethnique reconstitué, nous a surtout plu pour les minutes passées à observer un groupe de moines touristes, qui se sont succédés pour prendre des photos souvenirs, comme nous. A Tad Lo, sur deux niveaux, nous nous sommes amusés dans les rapides avec délectation, avant d’assister au bain quotidien des éléphants : ils ressortent propres comme deux sous neufs, avant de déféquer dans le bassin sous le regard contrit des touristes qui se baignaient là quelques instant avant… Tad Soung est complètement asséchée suite la construction d’un barrage en amont, mais le plateau surplombant la vallée et la falaise à pic donnent le vertige ! Tad Yuang est impressionnante avec son mur d’eau qui tombe d’une quarantaine de mètres de haut. Le plus beau point de vue est à Tad Fan, où deux torrents tombent dans un épais brouillard d’eau de plus de 120 m de haut dans une dépression dont on ne voit même pas le fond ! Et pour une pause au soleil et une fraîche baignade, notre coup de cœur va à Tad Champi.

Pont en bambou de Tad Pasuam

 

Le paisible village de Tad Lo

 

On se baigne avec les enfants du coin

 

... et avant le bain des éléphants !

 

Et après la douche, c’est l’heure du goûter !

 

Les fausses jumelles de Tad Yuang et Tad Fan

 

Plongeon au paradis à la superbe Tad Champi

 

Grands sourires à la chute haute de Tad Lo

 

Le climat un peu plus frais du plateau et son ensoleillement abondant en fond un terrain parfait pour cultiver le café : introduits par les Français au 19ème siècle, les plants de Typica, Arabica, Robusta et Liberica produisent aujourd’hui des grains d’excellente qualité. Plusieurs plantations proposent des visites et explications, nous nous arrêtons chez Mr Vieng et dégustons deux tasses d’un café très serré avec de délicieuses cacahuètes grillées : une tasse de robusta très amer et une tasse de liberica un peu plus doux.

Cette région du Laos est peuplée de minorités ethniques, génériquement appelées « Katu ». Nous avons la chance de visiter le village de Kokphoung Tai guidé par un personnage haut en couleurs qui se fait appeler « Captain Hook » (= le Capitaine Crochet). Pendant plus de 2 heures, il nous raconte l’histoire du café et sa préparation, les croyances animistes des villageois, les plantes locales et leurs usages variés (médicine, bricolage, et même chasse !), l’organisation du village et les mœurs Katu. Visite très enrichissante mais un peu dérangeante pour nos regards d’occidentaux, notamment sur la condition féminine : outre la polygamie, les mariages d’enfants sont encore fréquents ;  les femmes n’ont par ailleurs notamment pas le droit de pénétrer dans les zones « sacrées » habitées par les esprits, en revanche lors de l’enfantement puisqu’il ne faut pas « souiller » le village elles doivent s’enfoncer seules dans la forêt puis revenir avec le nouveau-né (quand elles reviennent …).

Café et cacahuètes chez Mr Vieng, pause détente à l’ombre !

 

Grains de café sur une branche

 

Notre guide katu Captain Hook sous un cafféier

 

Pour notre dernier jour au Laos, coup de chance, c’est jour de festival au temple Vat Phu de Champassak, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ! Une petite heure de route plein sud le long de la rive ouest du Mékong nous permet d’accéder au site, déjà très animé de bon matin : partout le long des allées des stands de nourriture, de babioles colorées, d’offrandes religieuses ou de téléphones portables. C’est au milieu de cette joyeuse agitation que nous découvrons les ruines plutôt bien conservées du temple : site hindou convertit en temple bouddhique, son style ressemble beaucoup aux temples angkoriens vus au Cambodge, en toute logique puisque ce royaume faisait partie de l’empire khmer lors de sa construction au 11ème siècle. Les fidèles bouddhistes se bousculent au portillon et font de tout point d’intérêt un autel : les statues de gardiens (décorées d’une draperie orange), les murs écroulés des pavillons inférieurs, le yoni du sanctuaire principal (sur lequel plusieurs bouddhas ont été placés), les gravures d’éléphants dans le chaos granitique attenant ou la source sacrée dans la grotte à l’arrière du site. Partout, des moines et des vendeurs ambulants ont établis leurs quartiers pour les 3 jours que dure le festival : des tentes et nattes occupent le terrain, et les journées s’écoulent lentement sous une chaleur écrasante. Le site est construit à flanc de colline, il faut donc gravir de nombreuses marches pour arriver au niveau supérieur, mais la vue panoramique sur l’ensemble du temple mérite largement l’effort !

Un peu d’herbe pour nourrir la vache du bas-relief !

 

Une statue de guerrier khmère, convertie en bouddha par les fidèles locaux

 

Le site est construit à flanc de colline, les mollets travaillent dur sous la chaleur

 

Vue sur l’ensemble du site depuis le haut de la colline : les ruines grouillent de monde !

 

C’est avec ces dernières images mêlant la majestuosité de l’ancien et le dynamisme du présent que nous quittons le Laos. Cette deuxième visite dans le pays fut courte mais très agréable, un grand bol d’énergie avant d’entamer l’éprouvant voyage de 32 h de bus qui nous attend pour rejoindre le Sud de la Thaïlande pour quelques jours en famille !

 

Plus de photos du plateau des Bolovens, c’est par ici !

Plus de photos du plateau de Champassak, c’est par  !

 

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Infos pratiques

Transport de/vers Pakse :

  • De Don Det à Pakse : départ tous les jours à 11h, arrivée à Pakse vers 15h. Le trajet inclut la traversée retour en bateau jusqu’à Nakasang, puis le bus jusqu’à Pakse qui démarre théoriquement à 12h. Souvent surbooké, donc ne pas monter parmi les derniers dans le bus pour être sûr d’avoir une place. Prix du billet combiné : 50 000 LAK.
  • De Pakse à Bangkok : minibus jusqu’à la frontière puis bus de nuit de la frontière à Bangkok. Prix du billet combiné acheté à Pakse : 220 000 LAK.

Hôtels Pakse :

  • Vilaysak Guesthouse : à peine 5 minutes des rues plus animées et parfaitement au calme, meubles en bois donnant un petit cachet, chambre double ventilateur. Prix : 70 000 LAK.
  • Khaemse Guesthouse : chambre double ventilateur spartiate mais propre, espaces communs agréables (hamacs, terrasse donnant sur la rivière). Prix : 70 000 LAK.

Boucle à moto : La location de scooter coûte 50 000 LAK la journée (semi-automatique), essence 48 000 LAK pour 4 jours et 250 km parcourus (150 km pour la petite boucle sur le plateau + 100 km aller-retour  Paksé-Champassak). Deux options principales sont généralement effectuée par les voyageurs, nous avons opté pour la petite boucle avec les étapes suivantes :

Jour 1 (Paksé à Tad Lo) :

  • Tad Pasuam : baignade possible dans les bassins près des bungalows. Prix : 10 000 LAK / pers, 2 000 LAK / moto.
  • Plantation de café de Mr Vieng : café 10 000 LAK, restauration basique possible.
  • Tad Lo : baignade possible, bain des éléphant près du Tad Lo Lodge, gratuit.
  • Nuit à Tad Lo – Mamapap : notre hébergement le moins cher du voyage, mais un accueil des plus sympas par Mama. Nous nous sommes installés dans l’un des 10 lits-double du dortoir (matelas posés au sol séparés par des rideaux) et avons très bien dormi après avoir englouti les portions généreuses du dîner. Super pancake chocolat-banane. Prix : 25 000 LAK.

Jour 2 (Tad Lo à Paksong) :

  • Tad Lo : marche de 30 minutes aller-retour jusqu’à la cascade dite « haute », baignade possible, gratuit.
  • Tad Soung : baignade théoriquement possible mais attention aux lâchers d’eau du barrage, sous peine de vol plané fatal. Prix : 5 000 LAK / moto.
  • Visite du village Kokphoung Tai avec le Captain Hook : café 10 000 LAK, visite guidée 15 000 LAK, restauration basique possible.
  • Nuit à Paksong – Simmaly Guesthouse : hôtel tout neuf et propre, un peu impersonnel mais pratique le long de la rue principale. Prix : 60 000 LAK.

Jour 3 ( Paksong à Paksé) :

  • Tad Yuang : baignade théoriquement possible mais peu engageante à notre passage. Prix : 10 000 LAK / pers, 5 000 LAK / moto.
  • Tad Fan : pas de baignade, point de vue uniquement. Prix : 5 000 LAK / pers, 3 000 LAK / moto.
  • Tad Champi : baignade possible. Prix : 5 000 LAK / pers, 3 000 LAK / moto.

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