Galapagos : Santa Cruz – Atterrissage dans le désert des dinosaures

Encore un rêve d’enfant qui devient réalité ! Malgré le prix élevé à payer, nous avons peu hésité à voler vers les Îles Galapagos, situées à un peu plus de 1000 kilomètres de leur « métropole » équatorienne. Isolées du reste des terres émergées depuis des millions d’années, ces îlots perdus au milieu de l’Océan Pacifique ont en effet vu se développer une faune unique et fascinante. On vous emmène au pays des derniers dinosaures, sur les traces de la théorie de l’évolution !

Tout commença par une quête épique d’un billet d’avion… A peine arrivés à Quito, nous commençons à comparer les différents scénarios possibles pour visiter ce paradis de la vie sauvage que sont les Galapagos. Si la formule reine d’une croisière tout inclus a certes ses (onéreux) avantages, nous décidons rapidement de nous rendre et nous déplacer entre ces îles désertiques de manière indépendante, beaucoup plus économique. Nous voici donc plongés dans les méandres mystérieux des tarifs aériens pour les Galapagos… A première vue, l’équation semble simple, puisque seules trois compagnies se rendent dans les îles : Avianca, TAME et LATAM. Cependant, il faut savoir que certains tarifs bon marché sont réservés aux locaux uniquement. Sur Internet, nous avons donc trouvé des prix alléchants, sans jamais réussir à acheter le ticket, ni savoir pourquoi la transaction était refusée malgré nos multiples tentatives. Nous avons mais fait le détour par une agence Avianca pour en avoir le cœur net ! Pour finir, nous avons payé 428 USD par personne pour un aller Quito-Santa Cruz et un retour San Cristobal-Quito. A noter qu’il nous a été dit qu’en saison haute (de juin à septembre), les tarifs variaient très peu et qu’il n’y avait pas spécifiquement de bonnes affaires « last minute ».

Quelques jours plus tard, nous atterrissons donc sur l’îlot-aéroport de Baltra, au nord de Santa Cruz, après un agréable vol en Business Class, seule option abordable et disponible à cette date ! Les formalités d’entrée ayant été en majorité effectuées à l’aéroport de Quito, nous descendons sereins à pied sur le tarmac, faisons tamponner notre passeport d’un joli logo associant tortue et requin-marteau, puis sautons dans une première navette jusqu’à un quai. Soleil et eau turquoise nous regardent traverser le court détroit entre les deux îles, puis un bus nous transporte du nord de l’île de Santa Cruz jusqu’à sa ville principale située au sud : Puerto Ayora.

Ça y est : on est arrivés !

 

Les aléas de la circulation aux Galapagos

 

C’est sous un ciel gris et une bruine persistante que nous prenons nos quartiers à Puerto Ayora, preuve s’il en était besoin du temps fréquemment changeant sous ces latitudes. Santa Cruz est l’île la plus peuplée et développée des Galapagos, et Puerto Ayora en constitue le cœur humain et économique, fort d’environ 12 000 habitants. Notre déjeuner d’arrivée nous fait rapidement prendre conscience que les prix ont doublé voire triplé depuis le continent : l’affaire est claire, nous sommes bien au milieu de nulle part dans une destination touristique premium ! Heureusement, les otaries et pélicans croisés au hasard des rues confirment vite notre intuition que nous ne regretterons pas cet investissement.

Nous profitons d’être en ville pour visiter le Centre de Recherche Charles Darwin, station scientifique et principal lieu de préservation des tortues, iguanes terrestres et autres créatures endémiques de l’île. C’est ainsi l’occasion de la triste rencontre avec Lonesome George, une tortue de 2 mètres et 102 ans, dernier représentant de son espèce désormais éteinte. Empaillé aux Etats-Unis après sa mort en 2012 et visité dans sa pièce réfrigérée pour une meilleure conservation, Lonesome George nous rappelle que bien que protégées, les espèces animales spécifiques des Galapagos n’ont pas encore gagné leur bataille pour la survie : sur les 15 espèces de tortues terrestres initialement présentes, seules 11 vivent encore aujourd’hui. Mais les efforts paient : ces dernières années, des centaines de ces animaux à carapace ont été relâchés dans la nature après incubation au Centre, faisant croître significativement leur population sauvage.

L’après-midi, nous louons masque et tuba puis  nous rendons à Tortuga Bay, une plage située à quelques kilomètres à l’est du centre, où les tortues nidifient tout au long de l’année. Si le snorkelling est peu probant, cette balade est l’occasion de rencontrer pour la première fois certains des autochtones : les iguanes marins ! Ces monstrueuses bestioles, qui dorment souvent en groupe au soleil dans la journée pour recharger leurs batteries affaiblies par la nage en eau froide, se laissent approcher à seulement quelques dizaines de centimètres ! Encore une preuve de l’absence totale de prédateurs, qui a permis l’essor de cette espèce. Après une longue session photo, nous regagnons notre hôtel pour nous préparer un petit dîner maison et passer une nuit réparatrice : demain, cap sur l’Île d’Isabela, de laquelle nous reviendrons trois jours plus tard.

Le pauvre Lonesome George, qui n’a pas réussi à assurer la survie de son espèce

 

Nos nouveaux amis du Centre de Recherche Charles Darwin…

 

… et ceux de Tortuga Bay !

 

Courte ellipse temporelle, nouveau trajet maritime en lancha : clap, nous voici de retour sur Santa Cruz pour le deuxième épisode ! Le temps plus clément favorise la flânerie dans Puerto Ayora, et nous profitons de jolies lumières sur le port et le marché aux poissons. Armés une nouvelle fois de nos ustensiles de plongée de surface, nous traversons la crique à bord d’une barque à moteur pour nous rendre aux Grietas, inaccessibles par la terre ferme. Une agréable promenade nous donne à admirer un marais de sel rose à ciel ouvert, une magnifique anse sablonneuse et une végétation pleine de cactus colorés. Nous arrivons ensuite aux Grietas elles-mêmes : une séries de crevasses entre deux falaises rocheuses, dans lesquelles une eau bleue mi-douce mi-salée invite les visiteurs à la baignade. A tour de rôle, nous explorons ces cavités lumineuses, habitat de belles truites et autres poissons-perroquets ! Les guêpes également présentes sur le site ne nous empêchent pas de savourer notre pique-nique, puis nous rebroussons chemin pour nous poser sur la belle langue de sable dépassée auparavant : c’est parti pour une séance de lecture en position horizontale !

Trouvez l’intrus qui essaie de chiper du poisson frais !

 

Au-dessus de l’eau, les Grietas sont séduisantes

 

Et sous l’eau aussi !

 

Santa Cruz est également la base la plus centrale et la plus pratique pour organiser une sortie plongée. Le jour suivant, nous enfilons donc notre tenue de néoprène complète, incluant combinaison longue 7mm et capuche, pour affronter les eaux froides des Galapagos… et les monstres qui s’y trouvent ! Après un transfert en voiture jusqu’au nord de l’île, le bateau nous conduit sur le site de plongée à proprement parler : les iles Bartolomé et Cousins. Cette petite heure de navigation nous donne l’occasion d’apercevoir les Îles Daphné (Mayor et Minor), d’après la célèbre voyageuse éponyme, malheureusement non habitées ni visitables. La première immersion est l’occasion d’ajuster nos sensations, ici encore plus qu’ailleurs. En effet, la combinaison épaisse et la salinité de l’eau créent des conditions de flottaison élevées, et nous battons notre record de poids à la ceinture pour pouvoir descendre une vingtaine de mètres sous l’eau : 8 kg pour Daphné et 12 kg pour Jérémy ! Notre petit groupe de 4 plus un dive master (guide)fonctionne bien, et la visibilité est correcte : cela nous permet de vraiment prendre du plaisir dès cette première plongée, rencontrant au passage une raie et trois requins à pointe blanche d’environ 1m50 ! Les snacks et fruits avalés pendant notre intervalle de surface nous réchauffent, et le bateau en profite pour naviguer un peu entre les îles. Nous sommes encore une fois gâtés, ayant la chance d’apercevoir le rare Pingouin des Galapagos qui se repose sur son rocher, ainsi qu’un groupe d’une trentaine de dauphins ! La seconde plongée permettra de finir la journée en apothéose : outre les traditionnels requins de récifs, nous verrons aussi une demi-douzaine de tortues marines, une école de barracudas, un nuage de petits poissons cardinaux rouges et bien d’autres espèces. Notre palier de sécurité à 5 mètres sous la surface sera même égayé par deux otaries joueuses, qui nageront autour de nous ! Bien que nous n’ayons pas choisi de plonger sur le site le plus connu de la région, nous avons vécu un moment incroyable pour la qualité de l’expérience et de la faune observée !

On ne pouvait pas ne pas venir voir l’Île Daphné Mayor !

 

Quelques visiteurs pendant notre intervalle de surface entre 2 plongées

 

Le fameux rocher de l’Île Bartolomé

 

Ainsi se conclut notre séjour en deux temps sur Santa Cruz, hub de transport et passage (presque) obligé pour toute personne voyageant en indépendant aux Galapagos. Si cette île ne restera pas comme notre préférée, nous y avons toutefois occupé quelques journées exceptionnelles ! Et dire qu’il restait plein de sites dans le centre de l’île que nous n’avons pas eu l’occasion d’explorer en seulement deux jours et demi. Cette entrée en matière aura donc annoncé donc la couleur de belle manière : les Galapagos resteront quoiqu’il arrive comme l’un des moments forts de notre tour du monde !

Un petit requin à pointe noire qui se promène près du quai

 

Plus de photos de Santa Cruz aux Galapagos, c’est par ici !

 

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Infos pratiques

Entrée aux Galapagos : voyager dans ce paradis désertique revient globalement cher, même pour des voyageurs attentifs à leur budget. Voici notamment le détail du ticket à assumer avant même de poser le pied sur les îles (ou votre bateau de croisière) :

  • Taxe de « contrôle de transit » : 20 USD par personne, à régler à l’aéroport de Quito ou de Guayaquil avant l’enregistrement, au bureau de l’Institut National des Galapagos.
  • Taxe du Parc National des Galapagos : 100 USD par personne, à payer à l’aéroport d’arrivée de San Cristobal ou Baltra, à la descente de l’avion.
  • Taxe de port à Isabela : 10 USD supplémentaire si vous arrivez en bateau sur Isabela depuis l’île de Santa Cruz.

Transport :

  • Du centre de Quito à l’aéroport : compte-tenu de notre départ tôt le matin, nous avons dû prendre un taxi depuis notre hôtel à 4h du matin. Coût forfaitaire de 30 USD pour une durée de 45-50 minutes environ.
  • Vol Quito – Isla Baltra : aller simple avec la compagnie Avianca, en Business Class s’il-vous-plaît (les tickets en classe économique n’étant pas moins chers). Tarif de 185 EUR par personne. Durée de vol de 50 minutes jusqu’à Guayaquil, puis de 2h20 jusqu’à Baltra.
  • De l’aéroport de Baltra à Puerto Ayora : une première navette de bus gratuite vous emmène au quai en 10 minutes. Puis, il fait prendre une barque à moteur pour traverser l’estuaire jusqu’à la côte nord de Santa Cruz (5 minutes de bateau, 1 USD par personne). Enfin, des bus réguliers vous transportent jusqu’à Puerto Ayora en 1h pour 2 USD par personne.
  • Santa Cruz – Isabela : plusieurs lanchas (suivant le nombre de touristes et l’état des bateaux !) partent à 7h30 et 14h du port principal. Compter 2h15 de traversée agitée – statistiquement, il y a toujours quelques personnes malades du mal de mer – pour 30 USD par personne. Ajouter à ce prix 0,50 USD dans le port de Santa Cruz et 1 USD dans celui d’Isabela pour le transfert entre quai et lancha moyennant une barque plus petite.

Hébergement : Hotel Carliza II, une auberge de jeunesse fonctionnelle et agréable, a priori l’un des meilleurs deals de l’île pour les voyageurs « budget ». Cuisine équipée disponible. Chambre double avec salle de bains privée à 29,40 USD la première nuit, puis 26,60 USD la nuit quand nous sommes revenus (vérifier les prix sur Booking, souvent moins chers).

Visites / activités :

  • Centre de Recherche Charles Darwin : une bonne entrée en matière sur les efforts de conservation des principaux animaux emblématiques des Galapagos ! La visite vous permet également de voir tortues et iguanes terrestres à coup sûr en captivité. Entrée gratuite.
  • Tortuga Bay : une marche d’environ 45 minutes depuis le centre de Puerto Ayora vous conduit via un chemin pavé artificiellement à première grande baie, assez sauvage (baignade interdite en raison des courants). Au bout de cette plage, une avancée rocheuse crée un lagon calme où il est possible de se baigner. Nombreux iguanes marins mais snorkelling quasi-nul. Accès libre jusqu’à 17h, fermée ensuite pour permettre aux tortues de venir pondre et surveiller leurs œufs.
  • Plongée : choix du prestataire Scuba Iguana, l’un de plus sérieux et reconnus. Deux sites de plongée visités par jour, qui changent 7 fois par semaine (rotation fixe). Journée totale qui dure facilement 8h ou 9h. Prix de 175 USD par personne en « last minute » pour deux immersions, équipement inclus. Plutôt cher – comme les autres prestataires – mais l’expérience de plongée vaut le coup !

 

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