Troisième et dernière étape de notre périple aux Galapagos : l’île de San Cristobal, la plus à l’est de l’archipel ! Si cette terre émergée est officiellement la capitale administrative, elle n’en demeure pas moins extrêmement relax, uniquement perturbée par les rares vols en provenance et à destination du continent. C’est parti pour une exploration complète de ce bout de rocher, à pied et en bateau.

Notre débarquement à Puerto Baquerizo Moreno sur San Cristobal se fera en douceur, à l’image de l’art de vivre de sa petite communauté. Désormais habitués à nos liaisons matinales en lancha, les deux heures de navigation nécessaires pour venir de Santa Cruz sont une agréable formalité. Sur le quai, nous sommes accueillis par la maman de notre hôte d’Isabela (Gladis), qui nous a recommandés. Nous sommes donc littéralement hébergés chez l’habitant, et pas n’importe lequel : Ulises Guerrero, « que tout le monde connaît à San Cristobal » (sic) – quoique cela puisse signifier !

Les présentations effectuées, nous profitons de cette belle journée ensoleillée pour nous rendre à la Loberia, que l’on peut traduire de manière approximative par « place des otaries ». Après une marche d’approche rébarbative le long de la piste de l’aéroport, nous atteignons un chemin côtier coloré de nombreuses herbes rases. Peu après, nous arrivons sur la plage qui donne son nom au lieu : un arc sablonneux et rocheux où se prélassent ces fameuses bêtes à moustache. Une ou deux, moins fainéantes que les autres, virevoltent dans l’eau azur. Nous les dépassons et continuons notre balade le long du littoral, encore une occasion en or de rencontrer les espèces endémiques de l’île : iguanes marins, lézard de lave et frégates ! Revenant ensuite sur nos pas, nous retournons dans le centre de Puerto Baquerizo Moreno. Notre déjeuner sur la plage nous permet de nous divertir des otaries qui s’ébattent près du port, notamment deux petits joueurs bruyamment rappelés à l’ordre par leur mère exaspérée. Rassasiés, nous faisons un rapide tour de piste des agences et réservons notre tour pour le lendemain.

« Pas si mal pour un littoral hors de Bretagne »

 

Nouvelles rencontres à la Loberia

 

C’est qui le plus fort ?

 

Direction ensuite le Centre d’Interprétation de San Cristobal, au sud-ouest de l’île, qui englobe en fait une large portion de cette partie de la côte, adroitement aménagée avec de nombreuses allées de planches en bois. Ayant une fois de plus loué un masque et un tuba, nous arrivons au lieu-dit des Tijeretas pour une nouvelle session snorkelling. L’absence de combinaison et l’eau glacée auraient pu écourter drastiquement notre baignade, mais heureusement, les fonds marins retiennent notre attention un bon moment : tortue qui « décolle » juste devant nos yeux, otaries qui tournoient et nous frôlent sous la surface et myriade de jolis petits poissons de récif, nous sommes abasourdis par la richesse de ce site accessible et  pourtant seulement fréquenté par une poignée de locaux. Une fois rhabillés, nous marchons d’un bon pas pour nous réchauffer jusqu’à la Playa Punta Carola, abri d’une bonne centaine d’otaries ! Nous finissons la journée par la visite du Centre d’Interprétation lui-même, une exposition très bien faite sur l’histoire du laborieux peuplement des Galapagos – de nombreuses nations y compris la France s’y brûleront les doigts – et les défis écologiques ou humains auxquels l’archipel est aujourd’hui confronté.

Ça vaut le coup de se mettre à l’eau aux Tijeretas !

 

Leon Dormido, vu depuis la zone du Centre d’Interprétation

 

Trop mignon !

 

Le jour suivant, nous partons tôt pour une rotation complète autour de San Cristobal depuis la mer, excursion baptisée « Tour 360° » par quelque adepte de marketing local. Pourtant, nous souhaitions initialement nous concentrer sur le rocher du Leon Dormido (Lion Endormi) – appelé Kicker’s Rock en anglais ou Rocher du Coup de Pied, ce qui décrit de manière certes moins poétique mais plus fidèle cet éperon – et avions longtemps hésité entre une nouvelle sortie plongée ou un mode snorkelling plus classique. Finalement, nous avons choisi de rester sur la superbe impression de notre plongée à Bartolomé (voir l’article sur Santa Cruz), évitant au passage l’écueil d’être les seuls à plonger sur un site où les autres touristes restent en surface avec masque et tuba : dans cette configuration, la valeur ajoutée des bouteilles est parfois peu évidente et il existe un risque fort de ne pas avoir assez de temps pour deux immersions entrecoupées d’un intervalle de surface suffisamment long. Nous avons donc jeté notre dévolu sur un tour de snorkelling plus complet, qui nous donnera à voir la plupart des sites d’intérêt de l’île !

Après avoir récupéré notre équipement à l’agence, nous montons à bord du bateau à moteur « Andry » avec 8 autres touristes : le Ministère de l’Environnement a en effet imposé dans sa grande sagesse une limite à 10 personnes par embarcation, avec des horaires bien définis pour chaque capitaine. Aujourd’hui, les ennuis mécaniques récents de quelques bateaux font que nous sommes les seuls sur l’eau, une aubaine pour profiter des lieux ! Après 20 minutes plein gaz depuis Puerto Baquerizo Moreno au sud, nous arrivons au large du fameux Leon Dormido, côté ouest. Un tour du piton rocheux constitue une impressionnante introduction au site, puis nous nous jetons à l’eau (froide) pour observer ce qui se cache sous la surface. Encore une fois, le spectacle est extraordinaire : otaries, tortues marines, requins à pointe blanche flottent tranquillement dans la faille rocheuse, joliment complétés par une foule de poissons et d’étoiles de mer. Seule déception mineure, nous n’aurons pas l’opportunité de croiser la route des requins-marteaux qui visitent parfois les lieux.

On a vu pire comme météo pour visiter Leon Dormido…

 

Un véritable aquarium !

 

Profusion de couleurs

 

Notre périple autour de San Cristobal dans le sens des aiguilles d’une montre se poursuit au Cerro Brujo, un majestueux volcan éteint qui se jette de toute sa hauteur dans la mer. Un arc rocheux naturel crée une belle fenêtre naturelle par laquelle apercevoir le Leon Dormido au loin. Puis, nous faisons une première halte sur la terre ferme à Bahia Sardina : farniente sur le sable et observation des écoles de poissons du lagon sont au programme. Le tronçon de bateau suivant nous transporte jusqu’à l’extrémité nord de l’île, à Punta Pitt. Fait marquant, c’est le seul endroit des Galapagos où cohabitent les 3 sortes de fous : à pattes bleues, à pattes rouges et de type nazca. L’excitation nous gagne quand nous apercevons enfin le rare fou à pattes rouges (piquero de patas rojas) depuis le pont, le seul qui manquait à notre palmarès ornithologique !

S’ensuit un trajet mouvementé jusqu’à notre dernier arrêt du jour : Bahia Rosa Blanca. Après une courte session de pêche au thon opérée sans grande conviction et sans succès par l’équipage, nous déjeunons sur le bateau d’un plat de poisson (sans doute pêché la veille), puis descendons à terre pour une ultime session snorkelling dans un bassin aux eaux troubles. Malgré la faible profondeur (environ 5 mètres d’eau), nous ne voyons pas le fond : il faut donc plonger ! Mais sur le fond sablonneux de ce lagon, une surprise de taille nous attend : une douzaine de requins à pointe blanche s’y reposent… et sortent mécontents de leur sommeil à cause du dérangement que nous occasionnons ! Heureusement, ils ne sont pas agressifs, mais notre inconscient ne peut s’empêcher de faire monter le rythme cardiaque ! Nous nous baladons ensuite sur le sol volcanique, profitant de belles vues sur la plage de sable blanc. Une grosse heure de navigation nous ramène à bon port pour conclure cette superbe journée !

Depuis Bahia Sardina : bateau, pélican, Cerro Brujo et Leon Dormido au fond à droite

 

Le fameux fou aux pattes rouges de Punta Pitt

 

Plongée en eaux troubles…

 

Bahia Rosa Blanca, sérénité avant de rentrer au port…

 

Dernier réveil dans les îles, il est désormais temps de regagner Quito. Pour la première fois de notre vie, nous nous rendons à pied de notre hôtel jusqu’à l’aéroport (!). Sur place, nous avons la désagréable surprise d’apprendre que notre vol TAME est annulé. Notre compagnie bien-aimée nous a néanmoins trouvé deux places un peu plus tard sur le vol Avianca, nous dédommageant au passage d’un bon d’achat inutilisable et de quelques galettes salées. Prenant notre mal en patience, nous retournons en ville acheter de quoi déjeuner en attendant l’avion. De retour à l’aéroport, encore une bonne nouvelle : notre nouveau vol Avianca a du retard, ce qui met à risque notre correspondance à Guayaquil, où nous devons récupérer nos sacs et nous réenregistrer sur un second vol TAME pour Quito. Heureusement, dans leur grande bonté, le personnel d’Avianca nous offre… des galettes salées pour patienter, décidemment ! Nous finissons par décoller, réussissons tant bien que mal à attraper notre deuxième avion, et arrivons à Quito dans la soirée. Comme il fait nuit, nous sommes bon pour une onéreuse course en taxi, mais tout est bien qui finit bien : nous sommes de retour dans la capitale et avons adoré cette parenthèse magique de 9 jours aux Galapagos ! Une destination que nous recommandons les yeux fermés à tous les amoureux de la nature et de contrées sauvages.

 

Plus de photos de San Cristobal aux Galapagos, c’est par ici !

 

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Infos pratiques

Transport :

• De Santa Cruz à San Cristobal : prendre une lancha depuis le port principal, départ à 7h le matin (une autre fait le trajet dans l’après-midi). Compter 2h-2h15 de traversée et 30 USD par personne.
• De San Cristobal à Quito : vol direct réserver laborieusement sur le site de TAME, la compagnie nationale équatorienne, pour 205 USD par personne (180 EUR avec commission bancaire). Finalement, notre vol ayant étant annulé sans raison, nous aurons le privilège de voler avec Avianca jusqu’à Guayaquil, de faire une courte escale, puis de reprendre un avion TAME jusqu’à Quito. A noter que les vols TAME sont régulièrement annulés faute de réservations.
• De l’aéroport de Quito au centre-ville : course à 25 USD, partagé avec une française rencontrée sur place.

Hébergement : Chez Ulises Guerrero, 25 USD par nuit pour une chambre double avec salle de bain privée et accès à la cuisine. Un peu excentré mais authentique et économique.

Visites / activités :

• Marche de la Loberia : une fois passée la zone d’accès le long de l’aéroport (que vous pouvez faire en camioneta pour 3 USD), agréable balade le long de la côte avec multitude d’animaux : otaries, iguanes marins, lézard, frégates, voire gros poissons ou cétacés au large si vous êtes chanceux. Possibilité de faire trempette dans le lagon très peu profond.
• Centre d’Interprétation : agréable « musée » qui remet en perspective l’histoire de l’archipel. Sur le chemin des Tijeretas et de Playa Punta Carola, vous devez vous y enregistrer gratuitement au passage.
• Snorkelling Tijeretas : superbe zone abritée et peu profonde où apercevoir de nombreuses espèces (tortues, otaries, poissons…) et les côtoyer de près. Seulement 10-15 minutes de marche depuis l’entrée du centre. Location de masque et tuba en ville pour 3 USD la demi-journée.
• Tour 360 de San Cristobal : le tour le plus onéreux que nous ayons pris aux Galapagos, à 125 USD par personne pour une journée 8h-15h. Prix d’appel généralement entre 135 et 150 USD. Longue rotation en bateau néanmoins, avec un programme riche :
  • Leon Dormido : tour du rocher en bateau + snorkelling, environ 1h sur place.
  • Cerro Brujo : pause d’une quinzaine de minutes pour apercevoir le mont depuis le bateau.
  • Bahia Sardina : arrêt d’environ 30 minutes, pour profiter du snorkelling ou de farniente sur le sable, au choix.
  • Punta Pitt : aperçu des fous nazca et à pattes bleues / rouges depuis le pont. Jolie plage naturelle entre des formations volcaniques, mais pas de descente à terre.
  • Déjeuner basique sur le bateau, généralement à base de poisson avec du riz.
  • Bahia Rosa Blanca : courte marche jusqu’au lagon des requins, où il est possible de les admirer à loisirs pendant 20-30 minutes. Retour à pied sur la plage pour profiter du sable blond ou de l’eau une autre demi-heure.