Leshan et Emeishan – Grands lieux bouddhiques

La province du Sichuan regorge d’endroits à découvrir et à 2h au sud de Chengdu se trouvent deux lieux hautement sacrés du Bouddhisme : la statue géante de Buddha à Leshan et le Mont Emei, une des 4 montagnes sacrées pour les bouddhistes.

LESHAN

Leshan est une relativement petite ville mais attire chaque année des millions de visiteurs venus voir le fameux Bouddha géant. Creusé dans la falaise au confluent des rivières Dadu et Min il y a plus de 1200 ans, la statue mesure 71 m de haut et, pour donner une idée de l’échelle, son oreille seule mesure 7 m de haut ! La visite commence par une petite montée de larges escaliers, bordés de sculptures en bas-relief plus ou moins abîmées par l’érosion. La falaise est également marquée de nombreux caractères chinois usés par les éléments et partiellement recouverts de mousse. L’escalier débouche sur un plateau rocheux : à gauche un temple et devant, wow, la moitié d’une énorme tête de Bouddha qui dépasse, laissant imaginer le reste en-dessous du niveau visible !

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La grosse tête du Bouddha et les petits touristes sur la plateforme haute pour l’échelle !

 

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L’érosion a eu raison de nombreux bas-reliefs

Nous faisons le tour de la plateforme et découvrons la tête entière avec son expression paisible. Un escalier creusé à flanc de falaise descend ensuite le long du Bouddha et permet de bien prendre la mesure de la taille de la statue. Malgré un certain nombre de touristes chinois mal élevés qui poussent même dans les escaliers (!), nous prenons le temps d’admirer la statue en position assise. Arrivés à ses pieds, une nouvelle plateforme nous offre une splendide vue en contre-plongée.

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L’escalier creusé dans la falaise

 

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Au pied du grand bouddha

Le reste de la journée sera moins époustouflant mais néanmoins agréable pour une jolie balade : le parc arboré comprend également un musée de stèles et des tombes de l’époque Han. Ces dernières étaient installées dans les collines, dans d’anciennes mines, et comprennent quelques poteries expressives. Enfin, le temple Wuyou ne nous laissera pas un souvenir impérissable mais la vue sur la rivière et la galerie des Arhats aux expressions variées valent un coup d’œil. Nous finissons la journée en cherchant le supermarché Walmart indiqué sur notre carte, promesse de pain brioché correct pour nos petit déjeuners et yaourts abordables. S’ensuit un joli cafouillage dans la navigation des bus que nous maîtrisons pourtant plutôt bien habituellement grâce à nos bases de chinois, mais nous finissons à bon port.

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Jeu de miroir sur le pont d’accès au temple Wuyou

Plus de photos de Leshan, c’est par ici !

 

EMEISHAN

Le mont Emei fait partie des 4 montagnes bouddhiques sacrées de Chine, culminant à 3077 m. L’ensemble est très étendu, les pentes de la montagne comportaient à son apogée plus d’une centaine de temples disséminés dans la forêt. Aujourd’hui, il en subsiste seulement une vingtaine. Alors que nos deux guides de voyage de référence recommandent une boucle en deux jours, nous partons confiants et motivés de très bon matin, le premier bus pour le pied de la montagne partant à 7 h du village de Baoguo où nous avons passé la nuit. Le sentier monte doucement vers le temple Wannian que nous atteignons après 40 minutes. A l’intérieur, un ancien pavillon jaune assez inhabituel pour la Chine, et une grande statue de Puxian sur son éléphant blanc : la légende raconte qu’il aurait vécu sur le mont et nous retrouverons de nombreuses références pendant ces deux jours.

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Temple Wannian et son allée bordée d’éléphants

 

Puis, les choses sérieuses commencent… Des marches, des marches, des marches, en béton de préférence et sans variation dans la largeur ou la disposition. Peut-être y avons-nous prêté un peu trop attention car la vue est bouchée ce jour, impossible de profiter du panorama. Des chevaux chargés de marchandises grimpent les escaliers, poussés par leurs maîtres grimpant à pied derrière eux : comme nous avons à peu près le même rythme nous les dépassons puis nous faisons re-dépasser plusieurs fois. Nous passons par deux autres temples mais le brouillard qui est monté nous masque la vue à plus de 50 mètres, nous les parcourons rapidement puis continuons notre route.

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A Emeishan, il faut aimer les escaliers !

 

Une courte pause déjeuner nous permet de reprendre quelques forces, nous repartons alors qu’il se met à bruiner. Au temple du bassin du bain de l’éléphant (qui n’a de poétique que le nom), le brouillard s’intensifie encore et la traversée des couloirs déserts du temple prend un côté un peu glauque. A Leidongping, et après déjà un peu plus de 6 heures d’effort (hors pauses), nous retrouvons la masse des touristes fainéants qui sont montés en bus : heureusement, nous ne partagerons la route avec eux que pendant 25 min jusqu’à Jiayin Hall où ils pourront prendre un téléphérique qui les conduira au sommet. Pour nous, un dernier effort de 45 min nous conduit jusqu’au temple Taizi où le brouillard se dissipe comme par magie : les doux rayons du soleil nous réchauffent et nous font retrouver le sourire, et nous trouvons un hébergement quasi-immédiatement, il est 16h30.

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Une vraie purée de pois

 

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Enfin, comme un signe divin juste à la fin de la journée…

 

La petite vieille qui tient la maison où nous logeons essaye de nous convaincre de monter voir le coucher de soleil au sommet : à bout de forces et nous croyant à une heure de rude montée (merci le guide…), nous hésitons longuement. Bien inspirés, nous posons les sacs et repartons pour à peine 25 min de marche, avec une pente beaucoup moins rude qu’avant ! Arrivés au sommet, nous découvrons un spectacle magnifique : une mer de nuages entoure la montagne (ah, en fait, tout ce brouillard avant…). Comme nous sommes au-dessus d’eux, la visibilité s’étend maintenant sur des dizaines de kilomètres. Le soleil rougeoie et plusieurs autres sommets dépassent des nuages, comme des vaisseaux immobiles sur cet océan mouvant. Nous montons jusqu’au sommet par des escaliers blancs bordés d’éléphants et trouvons une grande statue dorée qui brille dans le crépuscule, comme éclairée. Nous redescendons et profitons d’une nuit bien méritée dans notre palace sous les toits, dont les murs sont isolés avec des cartons de nouilles instantanées (oui oui, heureusement on a nos duvets !).

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Après l’effort, quelle belle récompense !

 

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Le sommet doré et la grande statue de Puxian sur son éléphant

 

Levés encore de très bonne heure le 2ème jour, nous parcourons rapidement le chemin, que nous connaissons maintenant, jusqu’au sommet pour assister au lever du soleil. C’était sans compter sur notre ami le brouillard qui est également au rendez-vous. Point de lever de soleil donc, nous apprécions d’autant plus d’être montés la veille au soir ! Et c’est parti pour la descente infernale, nous récupérons nos sacs à l’auberge et enchaînons les marches. Au début et jusqu’à la bifurcation de Jiuling nous rebroussons chemin sur nos pas de la veille, c’est assez facile et nous avons l’impression de gagner du temps par rapport à la montée. Nous décidons alors de suivre ensuite une autre route pour descendre, plus longue.

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Le brouillard nous prive du lever de soleil 

 

Il paraît que le paysage est splendide de ce côté de la montagne, mais il est pour nous encore noyé dans la brume. Seule différence, nous devinons au son des falaises plus escarpées et un torrent qui coule en contrebas. Des marches, des marches, des marches, et de la pluie aussi, ce qui rend l’exercice plus périlleux. Nous atteignons le temple Xianfeng et prenons un peu peur au vu des indications de temps du guide (qui se plante encore, mais nous ne le saurons qu’en bas) et pressons le pas.
Nous atteindrons la vallée des singes vers 15h : là, des touristes nourrissent les singes en dépit de toutes les strictes interdictions, encouragés par des locaux qui insistent lourdement pour vendre des petits sachets de cacahuètes. Résultat, nous nous faisons quasiment agresser par un singe qui tente de fouiller notre sac à notre passage. Triste spectacle. Le temple Qinyin est le dernier de la randonnée et le chemin qui y conduit quasiment plat et donc accessible depuis le parking en contrebas, le paysage est un peu plus dégagé et nous prenons quelques clichés. Nous ne sommes pas les seuls : des moines qui semblent être en tour organisé se prennent mutuellement en photo devant le temple. Nous arrivons au parking à 16h exténués et trempés, le court trajet jusqu’à Baoguo nous ramène à l’hôtel où nous craquons pour une chambre double plutôt confortable (pour 14 Euros, n’exagérons rien). Quel plaisir que la douche chaude et les énormes plats de légumes sautés et émincé de porc engloutis ce soir-là !

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Des moines high tech, en tour organisé devant le pavillon Qinyin

Plus de photos d’Emeishan, c’est par !

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Infos pratiques

Hôtel : A Emeishan, Teddy Bear Hostel propose des chambres confortables et des dortoirs aux larges lits. Personnel un peu trop insistant pour qu’on dîne à leur restaurant, mais nous avons pu échanger des livres et prendre des informations avant la randonnée.

Transport :
• Nous avons opté pour le train lent qui relie Chengdu et Emei en 2h15, mais pas eu de place assise en achetant les tickets le jour même (23 RMB). Le bus 8 relie la gare ferroviaire et Baoguo (2 RMB). Le train rapide relie Chengdu et Emei en 1h et arrive à une nouvelle gare plus proche de Baoguo, mais les billets sont plus chers (65 RMB).
• De Baoguo à Leshan, il y a des bus directs (11 RMB) qui permettent de faire l’excursion à Leshan à la journée, avant ou après l’ascension du mont.

Randonnée :
Attention, nous évaluons le niveau comme difficile : 7h de montée quasi continue le 1er jour pour 2800m de dénivelé positif, autant de descente le 2ème jour. A titre indicatif, nous estimons être en plutôt bonne condition physique et nous avons eu des courbatures aux jambes pendant 5 jours (!). L’expérience aurait sans doute été différente par beau temps mais dans le brouillard, ce n’est clairement pas notre plus belle randonnée, il faut vraiment aimer les marches d’escalier. Les sentiers sont assez évidents à trouver (peu de bifurcations) mais une carte reste utile pour évaluer sa progression.
Si c’était à refaire ? Hm, peut-être pas, ou bien avec un grand ciel bleu, ce qui semble être très rare à Emei 😉 l’avantage c’est qu’on a des mollets d’acier maintenant !

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