Cali, Popayan & Pasto – La Route du Sud

Notre séjour en Colombie dure depuis près de 5 semaines et nous décidons d’accélérer un peu la fin du parcours jusqu’à l’Equateur, en ne faisant que des étapes éclair dans chacune des trois grandes villes traversées : Cali, Popayan et Pasto. Une façon différente et sans doute plus intransigeante de voir ces villes.

 

Cali : rendez-vous manqué

Nous arrivons à Cali à la mi-journée et découvrons que le MIO (système de bus à haut niveau de service local) est loin d’être aussi performant que le Transmilenio de Bogota. Nous finissons tout de même à bon port et posons nos sacs à l’hôtel avant de repartir déjeuner et visiter la ville. Nous nous sommes inscrits sur internet quelques jours plus tôt à une visite guidée du centre  et attendons patiemment le guide, tout comme une dizaine d’autres personnes. Celui-ci ne viendra pas, mais pensez-vous qu’il aurait envoyé un e-mail pour prévenir… Nous parcourons donc le centre à pied avec relativement peu d’enthousiasme, la ville ne présentant qu’un nombre limité de sites d’intérêt. L’église San Francisco, avec sa tour de style mudejar, est originale. Le petit Musée de l’Or a une jolie collection mais c’est déjà le 4ème musée de ce type que nous faisons. Nous rentrons à l’hôtel et commençons à nous préparer pour prendre une leçon de danse : Cali est en effet connue pour ses nombreux cours de salsa et bachata et sa vie nocturne endiablée. Deuxième déception de la journée, l’hôtel qui devait en proposer n’a pas de cours ce soir et nous propose à la place un club partenaire situé à une quinzaine de minutes à pied. Pour couronner le tout, Daphné a attrapé un gros rhume, avec de la fièvre et le nez qui joue aux chutes du Niagara… Ce n’est décidément pas notre jour, et nous décidons de clore ce chapitre par un plat de pâtes et un sommeil anticipé. Nous quittons donc Cali avec un sentiment de rendez-vous manqué, il faudra revenir pour nous réconcilier !

 

L’architecture de style mudejar aux influences nord africaines est venue jusqu’ici (église San Francisco)!

 

Iglesia de la Merced

 

Popayan : les lumières de la ville blanche

Popayan nous accueille avec une belle lumière et surtout, un délicieux déjeuner de spécialités ! Comme nous ne sommes là que pour une courte étape, nous choisissons de gouter à plein de petits plats typiques de la région : des empanaditas de pipian (petits chaussons fourrés d’un mélange de pomme de terre et cacahuète), un tamal de pipian (même mélange mais dans une feuille de bananier), carantanta con hogao (sorte de grandes chips accompagnées d’une sauce tomate et d’oignons) et patacon con queso (galettes de banane plantain couvertes de fromage) ; accompagnés de boissons locales : salpicon payanes (granité de mûres et corossol) et champus (boisson de maïs avec de l’ananas et du lulo), où il y a presque autant à manger qu’à boire !

 

Miam miam Popayan !

 

Après ce festin, nous déambulons au hasard des rues, avant de rejoindre un tour gratuit organisé par des étudiants locaux. La ville est connu sous le nom de ville blanche, mais l’histoire de ce surnom n’est pas très glamour : ses murs furent en effet repeints à la chaux pour des raisons sanitaires au début du 17ème siècle afin de remédier une invasion de puces. Depuis les murs sont remis à neuf,  en blanc, tous les ans avant la semaine sainte. On l’appelle aussi Jérusalem de l’Ouest pour son nombre d’églises hors du commun et la dévotion de ses habitants : leur foi les aurait protégés de plusieurs épidémies de peste. Nous visitons ainsi la cathédrale, reconstruite après son effondrement lors du tremblement de terre de 1983, et plusieurs maisons coloniales, organisées autour de patios fleuris. Le Pont del Humilladero, fut construit au 18ème siècle pour permettre au peuple de circuler d’une rive à l’autre « à plat », le pont ancien présentant un gradient trop élevé pour les charrettes de marchandises. Nous terminons la journée autour d’une bière avec plusieurs autres voyageurs ayant assisté au tour, puis le menu du jour le moins cher du voyage à 1,30 euros pour une soupe, un plat de viande avec du riz et des lentilles et un jus d’ananas. Imbattable !

 

La cathédrale sur la place principale

 

Puente del Humiladero

 

Pasto : une étape fonctionnelle

Suivant les recommandations officielles, nous évitons un trajet de nuit sur le dernier long tronçon jusqu’à la frontière, et c’est donc six longues heures de bus que nous faisons depuis Popayan. Le paysage est beau, passant dans des vallées très encaissées, mais la route sinueuse ne nous permet pas de dormir tranquillement comme nous le souhaiterions. Nous arrivons à Pasto en milieu d’après-midi et filons droit au centre-ville. La visite au centre d’information est assez surréaliste, avec un responsable très sympathique mais pas vraiment capable de répondre à nos questions : «  Avez-vous un plan de la ville ? » et « Que pouvons-nous voir en deux heures dans le centre ? ». Nous n’échapperons en revanche pas à la photo officielle de promotion du tourisme devant une affiche et il insistera très gentiment pour que nous repartions avec un guide papier (a priori intéressant) de Colombie, le fait que nous quittions le territoire dans moins de 24 heures ne lui paraissait pas totalement illogique. Nous allons droit au Musée de l’Or (NB : en fait, nous concluons qu’il semblerait que tous les musées locaux de Colombie s’appellent musée de l’or, même quand la collection renferme surtout des poteries), qui malgré sa taille réduite décide de fermer ses portes plus de 15 minutes avant l’heure officielle. Le centre commerçant ayant peu d’intérêt à nos yeux, n’ayant pas besoin de faire des emplettes, nous nous rabattons sur une boulangerie-pizzéria qui a défaut d’étancher notre soif de savoir comblera nos estomacs affamés par un repas pas vraiment équilibré. Nous retournons nous reposer à l’hôtel avant l’ultime étape.

 

Sous le soleil de Pasto

 

Assez comiquement, ces deux boutiques se trouvent juste en face du Musée de l’Or (si jamais vous faites un hold-up)

 

Ipiales : une église-pont

Ipiales, à 6 km de la frontière équatorienne, ne fait pas rêver quand on y arrive. Mais c’est l’occasion parfaite d’inclure un petit détour à notre journée de traversée de frontière : un célèbre sanctuaire se trouve tout proche. Nous posons donc nos sacs à la consigne de la gare routière et prenons un taxi collectif qui nous dépose en 10 minutes au village de Las Lajas. Quelques centaines de mètres à pied nous amènent à l’église par l’arrière, et nous la découvrons donc sous un angle pas forcément flatteur. Le sanctuaireest construit à même le roc sur le lieu d’une grotte où se serait produit un miracle au 17ème siècle : la vierge Marie serait apparue à une indigène et sa fille muette, en profitant pour rendre la parole à la petite. La particularité architecturale du lieu est que l’église est combinée à un pont qui traverse une gorge au fond de laquelle coule un torrent. Le cadre et l’infrastructure sont en fait plus impressionnants que l’architecture moderne de l’édifice. Les vues en contre-plongée depuis plusieurs miradors sont impressionnantes. Comme tout lieu de pèlerinage, les rues du village sont remplies d’images pieuses, bidons pour transporter de l’eau bénite, chapelets et autres gadgets religieux. Rares sont les touristes étrangers, en revanche l’église est pleine de locaux pour la messe, qui sortent ensuite se prendre en photo en famille devant le sanctuaire. Le lieu vaut le détour, facile à faire en deux ou trois heures depuis Ipiales.

 

Les plaques de remerciement montrent le chemin

 

On arrive par l’arrière de l’église…

 

Vertigineux !

 

Passage de frontière Colombie- Equateur

Pour rejoindre l’équateur depuis la Colombie, il faut d’abord prendre un taxi collectif de la gare routière d’Ipiales jusqu’à Rumichaca et demander à descendre au poste d’immigration colombienne pour bien voir son passeport muni du tampon de sortie (en effet, beaucoup de locaux n’ont pas besoin de s’arrêter). Etonnamment, c’est la même file d’attente pour l’entrée et la sortie dans le territoire. Il faut ensuite traverser le pont qui relie les deux pays à pied (courte marche de 5 minutes), puis patienter à l’immigration équatorienne. Rebelote, les files d’entrée et de sortie sont confondues. Une fois le tampon magique obtenu, prendre un taxi collectif pour Tulcan d’où partent des bus pour Ibarra (2h30), Otavalo (3 heures) ou Quito (5 heures).

Notre expérience de ce passage de frontière est bonne, nous avons attendu 2 heures aux postes frontières, soit au total avec les taxis collectifs 3 heures entre notre départ en taxi d’Ipiales et le départ de notre bus de Tulcan. Aucune question spécifique ne nous a été posée et aucun paiement exigé. Il y a même des toilettes gratuites J

 

Plus de photos de Cali, Popayan et Pasto, c’est par ici !

 

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Infos pratiques

Transport :

  • De Salento à Cali : prendre un premier bus jusqu’à Armenia, départs toutes les 20 minutes, durée 1 h, coût 4200 COP par personne. Puis un second bus d’Armenia à Cali, durée 3h, coût 20 000 COP par personne.
  • De Cali à Popayan : bus, durée 3h, coût 20 000 COP par personne.
  • De Popayan à Pasto : bus, durée 4h, coût 25 000 COP par personne.
  • De Pasto à Ipiales : bus, durée 2h, coût 10 000 COP par personne.
  • Passage de frontière :
    • De Ipiales au poste frontière colombien : des taxis collectifs blancs partent du terminal d’Ipiales, coût de 2000 COP par personne. Bien indiquer que l’on veut descendre à l’immigration colombienne pour faire tamponner correctement son passeport.
    • Entre les deux postes frontières : environ 400 mètres à parcourir à pied, traverser le pont jaune et le poste frontière équatorien se trouve juste en face.
    • Du poste frontière équatorien à Tulcan : taxis collectifs jaunes pour 1 USD par personne.
  • De Tulcan à Otavalo : en bus, guichet unique à la gare de Tulcan, départs toutes les 20 minutes. Durée 3h, coût 3,25 USD par personne.

Hébergement :

  • Cali – Hotel Havana : un peu en dehors du centre historique mais facile d’accès par bus public MIO, chambres agréables, possibilité d’utiliser la cuisine. Coût 40 000 COP pour une chambre double avec salle de bain commune.
  • Popayan – Hotel Alcala Colonial : situé juste de l’autre côté du Pont del Humilladero, l’accès au centre se fait en à peine 2 minutes, et il n’y a que10 minutes de marche depuis la gare routière. Chambres simples mais confortables, accès bien sécurisé. Coût 35 000 COP pour une chambre double avec salle de bain, sans doute l’un des meilleurs rapports qualité prix de Colombie, malgré l’ambiance assez impersonnelle.
  • Pasto – HG Hotel : emplacement pratique près de la gare routière, hôtel récent qui se veut un peu plus haut de gamme que la moyenne, sans vraiment y parvenir. Propre et confortable mais personnel à peine aimable et panne d’eau chaude (dommage, la 1ère douche était super). Coût 50 000 COP pour une chambre double avec salle de bain.

Visites / activités :

  • Cali :
    • Musée de l’Or : petite collection. Entrée gratuite.
    • Cours de danse : beaucoup d’hôtels ont des partenariats avec des écoles de danse, et Cali est la ville où essayer salsa ou bachata.
  • Popayan :
    • Free tour « Get up and go Colombia » : organisé par des étudiants de l’université de Popoyan, tour gratuit de la ville tous les jours à 10h et 16h. Rendez-vous à l’office du tourisme sur la place principale de la ville. Pourboire bienvenu.
  • Pasto :
    • Musée de l’Or : musée tout neuf, au 2ème étage d’un centre administratif. Petite collection fine et bons panneaux explicatifs. Entrée gratuite.
  • Ipiales :
    • Santuario de las Lajas : une église et un pont fusionnés, dans un cadre splendide. Entrée gratuite. Taxi collectif depuis Ipiales à 2 500 COP par personne aller simple.

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