Hue – La cité interdite sur la rivière aux parfums

Retour dans le temps, nous quittons la capitale actuelle Hanoi pour rejoindre la capitale de la dynastie Nguyen (19ème siècle) : Hue, dans le centre du Vietnam. La citadelle de Hue est entourée de remparts qui protégeaient la ville, ponctués de portes toujours suivies d’un petit pont pour franchir les douves, alors que la ville moderne s’est surtout développée en dehors de ces murs.

Au centre de la citadelle, l’enceinte impériale est entourée de plus petits remparts et douves. L’entrée se fait par la grande porte Ngo Mon, qui servait aussi pour certaines cérémonies et apparitions de l’empereur en public, marquant la frontière entre la ville et le palais impérial. Lourdement bombardée pendant les guerres, seuls subsistent 20 bâtiments sur les 148 originaux, mais un effort de reconstruction mené avec patience et subtilité permet de voir certains pavillons renaître de leurs cendres années après années.

Dans l’enceinte impériale, plusieurs zones : des temples, des jardins, une manufacture royale, la résidence de la mère de l’empereur et, au centre, la « cité interdite violette » où seuls l’empereur, ses femmes et concubines et des serviteurs eunuques étaient autorisé à pénétrer. Aujourd’hui, la visite permet de prendre conscience de l’échelle du site (vaste, bien que plus petite que celle de Beijing) et de s’imaginer les palais détruits là où poussent de belles pelouses. Quelques beaux halls et temples se visitent : les poutres et poteaux sont richement décorés de sculptures et plusieurs expositions de photos noir et blanc nous replongent au 19e siècle. Nous apprécions particulièrement le petit pavillon de lecture et ses mosaïques de céramique ainsi que les temples To Mieu dédiés aux empereurs passés, accompagnés de très belles urnes en bronze. Nous sommes impressionnés par la splendeur du palais et nous figurons les scènes de cour qui ont dû se dérouler ici même !

Une des portes de la citadelle et l’armée des scooters sur le pont enjambant les douves

 

Urne au temple To Mieu

 

Porte de la résidence Truong San

 

Fronton ornementé du pavillon de lecture

 

Dans les ruelles de la vieille ville

 

Les environs de la ville se prêtent très bien à une exploration à vélo ou scooter, la circulation étant moins dense qu’à Hanoi et les petites routes à travers les villages et le long des cours d’eau agréables. Nous longeons ainsi la rivière aux parfums vers l’Ouest pour atteindre la pagode Thien Mu sur une petite colline. La pagode comporte 7 étages et, de part et d’autre, on trouve une cloche et une stèle posée sur le dos d’une tortue de pierre. A l’arrière, une porte et un autre petit temple, ainsi que la voiture utilisée par un moine pour s’immoler en protestation aux répressions exercée par le pouvoir sur les communautés bouddhistes dans les années 70.

Cette balade est aussi l’occasion de découvrir les tombes des anciens empereurs : utilisés comme lieu de villégiature pendant leur règne puis comme mausolée à leur mort, ces petits complexes sont logés dans la forêt. Nous n’en visiterons qu’une seule, la tombe de l’empereur Tu Duc (ainsi que de sa femme et de son fils adoptif). Entouré d’un petit mur, elle comporte un lac avec une île artificielle sur laquelle l’empereur aimait chasser les oiseaux , un temple principal utilisé comme étude du vivant de l’empereur, et trois tombes avec la même disposition : un premier mur d’enceinte percé d’une porte décorée, un panneau censé empêcher les démons de rentrer en les effrayant, et une deuxième enceinte percée d’une porte à l’arrière du panneau, au centre de laquelle se trouve le caveau. La tombe est décorée de nombreuses mosaïques et des statues de mandarins, chevaux et éléphants montent la garde ! L’ensemble du site est planté de grands arbres, arbustes, et plusieurs bassins et ruisseaux forment un ensemble où il fait bon se balader. Pour finir, nous apprenons que l’empereur n’est en fait même pas enterré ici, mais dans un lieu tenu secret, par peur des pillards !

Pagode Thien Mu

 

La tombe de Tu Duc au cœur de la forêt

 

Les sérieux petits mandarins montent la garde !

 

Pont ferroviaire sur la rivière aux parfums

 

Nos papilles seront également émoustillées lors de cette étape : la cuisine du centre du Vietnam est connue pour sa délicatesse et ses plats originaux et nous ne sommes pas déçus. Nous commandons plusieurs fois des banh khoai, galettes de farine de riz garnies de soja, porc et crevette, et des banh nam, gâteaux de riz gluant et crevettes cuits dans des feuilles de bananiers, sans mentionner les soupes, rouleaux de printemps, brochettes… Nous célébrons aussi les 30 ans de Jérémy avec une jolie surprise préparée par ses amis et famille sous forme de vidéo, puis dînons à « La Carambole », très bon restaurant franco-vietnamien où nous goûterons diverses spécialités à travers leurs menus, sans oublier quelques verres de vin français !

Maquereau caramélisé et canard à la citronnelle, miam !

 

Plus de photos de Hue, c’est par ici !

—-

Infos pratiques

Transport : le bus de Hanoi à Hue est parti à 18h de Hanoi, durée 12h, arrivée au petit matin à Hue, coût 280 000 VND.

Hôtel : Google Hostel, 10 USD la nuit avec petit déjeuner. Pas extraordinaire mais pratique et bien situé, personnel très inégal en termes d’amabilité et d’efficacité.

Balade à vélo : A 4 km à l’ouest de la ville en longeant la rivière, la pagode Thien Mu. En revenant sur ses pas, traverser la rivière au niveau du pont ferroviaire (en métal peint en beige) puis de petites routes vers le sud-ouest permettent de rejoindre les différents tombeaux (munissez-vous d’une carte et/ou d’un GPS, c’est très mal fléché). Optez de préférence pour un VTT car il y a quand même quelques côtes et sentiers caillouteux !

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *