Mui Ne et Nha Trang – Enfin du sable et du soleil !

Chassés par le temps maussade du centre du Vietnam (on nous avait prévenu, on a été servi !), nous voici en route vers des latitudes plus clémentes et après une longue nuit de bus depuis Hoi An, nous arrivons au petit matin à Nha Trang.

NHA TRANG

Certes, la grande plage de sable fin et les eaux bleues incitent au farniente, mais le front de mer bordé d’une promenade sous les cocotiers parfaitement alignés et ponctuée d’  « œuvres d’art » aux qualités esthétiques discutables, avec de l’autre côté de la grande avenue de massifs hôtels aux architectures banales, ne nous séduit guère.

Le quartier touristique est un alignement de restaurants à la carte identiques et aux plats trop chers et peu savoureux. Curieusement, toutes les cartes sont bilingues anglais / russe, le nombre de touristes de Russie étant très important ! Les magasins, hôtels, agences de voyages, ont tous des caractères cyrilliques sur leur devanture, complètement hors de contexte dans cette ville balnéaire vietnamienne au climat tropical.

En s’éloignant un peu à pied, nous parcourons les rues d’une ville moyenne classique, sans charme particulier mais pas désagréables pour flâner un peu. Deux galeries de photos en noir et blanc viennent distraire notre après-midi et nous passons de longues minutes devant les clichés des travailleurs aux marais salants, enfants aux yeux malicieux, vieilles femmes des minorités ethniques, buffles d’eau dans les rizières…

Deux édifices religieux valent également le détour : d’abord, la cathédrale catholique est construite sur une colline surplombant le quartier de la gare. Le vent vient caresser le visage des paroissiens et badauds dans l’allée qui permet d’accéder à l’entrée, et la fraîcheur relative de l’édifice est une bénédiction sous ce soleil de plomb. Une crèche grandeur nature est toujours dressée sur le parvis, nous rappelant Noël juste passé sous cette chaleur inhabituelle ! La pagode Long Son ensuite : son temple moderne se distingue par sa profondeur, et un escalier permet de monter à l’arrière sur une colline au sommet de laquelle se dresse une statue de bouddha assis. En haut, un joli panorama sur la ville qui permet de bien fixer l’urbanisme : le front de mer et ses grands hôtels, la ville moyenne et sa vie quotidienne, la transition avec la campagne, entre villas et petites exploitations agricoles.

Vous l’aurez compris nous n’avons pas été enthousiasmé par Nha Trang, et bien que la ville nous ait offert nos premières heures à lézarder et dorer un peu, nous repartons dès le soir même, encore un peu plus au sud.

 

Nha Trang, la ville Vietnamo-anglo-russophone !

Panorama sur Nha Trang, du front de mer à la campagne

 

MUI NE

C’est donc en pleine nuit que nous débarquons à Mui Ne et sautons bien vite dans nos lits en dortoir, judicieusement réservés sur internet un peu plus tôt dans la journée. Le matin venu, nous nous mettons en quête d’un hébergement plus calme pour les jours à venir et tombons vite sur un ensemble de charmants petits bungalows avec terrasses donnant sur un joli jardin, tenus par une famille accueillante : bienvenue chez nous !

La plage de Mui Ne fait 12 km de long, aussi les hébergements et divers magasins sont-ils repartis tout au long de la route parallèle au littoral, sans centre à proprement parler outre le village de pêcheurs à l’extrémité Est sur une petite péninsule. La plage est belle et bordée de végétation, séparée de la route par des propriétés arborées, il fait bon lire ou dormir sur le sable chaud. Nous piquons une tête de temps en temps en faisant attention à ne pas se laisser surprendre par les énormes rouleaux : malgré notre enfance à visiter régulièrement la côte atlantique, nous sommes surpris de la puissance des vagues et des courants qui tirent vers le large. Nous découvrirons même le dernier jour un panneau disant « Attention aux grosses vagues, ne vous baignez pas ! », ah zut, trop tard ! Dans l’après-midi, le ciel se remplit de voiles de kitesurf tandis que les flots voient filer les planches, le terrain de jeu est parfait pour les amateurs de glisse.

 

L’après-midi le ciel se remplit de voiles !

Coucher de soleil sur Mui Ne

De grandes dunes se situent non loin de Mui Ne et c’est une excursion populaire que de les découvrir au petit matin, nous sommes donc debout à 4h pour notre transport, ça pique un peu. Une heure plus tard le chauffeur nous dépose, encore somnolant, dans une zone sablonneuse et nous nous aventurons dans le noir, distinguant quelques traces dans le sable et de grandes formes dans la lueur du clair de lune. Nous grimpons une dune, puis deux, et nous arrêtons au sommet pour assister au lever du soleil. Malheureusement, nous ne sommes pas seuls et les jacassements des groupes associés aux pétarades des quads viennent un peu gâcher le spectacle, qui est néanmoins superbe : alors que l’horizon rougeoie, nous découvrons autour de nous de grandes dunes de sable clair et au loin un lac et des vallées vertes. L’arrêt suivant se distingue par la couleur orangée du sable, et si ces dunes dites « rouges » sont moins étendues que les premières, elles offrent un beau terrain de jeu pour photographes.

Autre curiosité : le «  fairy stream » ou ruisseau féérique – rien que ça ! – porte bien son nom. Cours d’eau douce passant à travers des dunes de sables, sa profondeur n’est que de quelques centimètres et le fond si doux qu’on peut le parcourir pieds nus ! Bordé d’une végétation tropicale luxuriante et de formations rocheuses et sableuses sculptées par l’érosion, le ruisseau fait une courte balade bien agréable et très originale.

Au niveau du village de pêcheurs, l’anse est ponctuée de petits canots ronds qui permettent de relier la plage et les bateaux de pêche. Sur la plage, des femmes coiffées du fameux chapeau coniques sont en train de trier le contenu de leurs casiers : crabes, cigales de mer, poissons, crevettes, calamars,  tous se sont laissés prendre au piège ! Les acheteurs sont également nombreux, jaugent le contenu des seaux en cours de tri puis repartent avec quelques kilos de fruits de mer. Produits que nous retrouverons dans nos assiettes avec gourmandise pendant tout notre séjour ici, cuisinés de multiples façons : crevettes sauce passion, calamars grillés au piment … Et en dessert, les succulents fruits tropicaux de la région : papayes, mangues, fruits de la passion, ramboutans, longans, apportent une touche de fraîcheur. Ah qu’ils furent doux ces quelques jours de pause dans le sud du Vietnam !

Au petit matin sur les dunes blanches

Et au delà des dunes, il y à un lac

 

Le fairy stream … sans chaussures !

 

A gauche les crabes, à droite les crevettes, en rang par deux svp !

Plus de photos de Mui Ne / Nha Trang, c’est par ici !

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Infos pratiques

Transport : le bus de Hoi An à Nha Trang part à 18h et arrive à 6h du matin, durée 12h, coût 200 000 VND. De Nha Trang à Mui Ne, le trajet dure 5h et des bus partent à 8h ou 20h, coût 110 000 VND : ne voulant pas passer les belles heures de la journée dans le bus, nous avons décidé de faire escale à Nha Trang et de partir le soir-même pour Mui Ne (où nous sommes arrivés vers 2h du matin).

Hôtel : Les deux hôtels que nous avons fait à Mui Ne sont situés dans une petite allée qui part de la route principale, plutôt plus au calme et moins chers que les établissements en front de mer. La plage est à 5 minutes à pied et il y a de nombreux bons petits restaurants locaux (nous en avons essayé quelques-uns, tous bons mais avec un service assez lent).

  • Mui Ne Hills budget hotel, 5 USD pour un lit en dortoir de 12 personnes : on peut profiter d’une des deux piscines de l’hôtel Breeze et ils ont une réception 24/24, pratique pour une arrivée nocturne. Dortoir un peu spartiate et trop de monde à notre goût.
  • Huyen Tran, 15 USD pour un bungalow avec une chambre, salle de bain et petite terrasse. Personnel accueillant et serviable, joli jardin au calme.

Excursions : le tour Dunes blanches / Dunes rouges / Village de pêcheurs / Fairy stream est proposé par toutes les agences de la ville pour 5 USD. L’hostel Mui Ne Hills l’organise pour 70 000 VND ( soit environ 2,6 USD), mais avec un minibus à la place de la jeep. Cette dernière n’est pas nécessaire, car hormis peut-être pour les dunes blanches, elle se gare au même endroit que le minibus.

 

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