Les Andes Equatoriennes se caractérisent par leur nombre impressionnant de volcans, qu’ils soient éteints ou encore en activité. Si nous avons passé notre tour pour l’ascension de ces cônes enneigés, nous ne nous sommes pas faits priés pour profiter d’autres facettes de ce relief turbulent : les sources thermales et les cascades ! On vous emmène faire trempette dans deux endroits réputés pour ces activités : Papallacta et Baños.
- Papallacta
Tout juste revenus à Quito après notre aventure aux Galapagos, nous devons nous réhabituer à l’altitude élevée de la cordillère : notre vol nous a en effet emmenés du niveau de la mer à +2850 mètres dans la capitale. Notre première journée de retour est ainsi consacrée à une réacclimatation en douceur avant de reprendre tranquillement la route des Andes vers le sud. Direction donc le village de Papallacta, réputé pour ses eaux naturellement riches en minéraux bienfaiteurs. Pour nous y rendre par nous-mêmes à la journée, nous devons toutefois puiser dans nos ressources de motivation et de patience. Le trajet commence par 45 minutes de bus à haut-niveau de service dans Quito vers le Terminal Sud Quitumbe. De là, nous sautons dans le bus de 9h en direction de Papallacta. Un film très moyen sur la chasse à l’ours de trois rescapés d’un crash aérien dans le grand nord canadien ne nous aide pas vraiment à faire passer au plus vite les deux heures de route, malgré les qualités d’acteur de Bart The Bear… Arrivés au village vers 11h, nous devons encore affréter une camioneta jusqu’à l’entrée du parc aquatique situé 3km plus haut.
Un rapide snack avant de pénétrer dans les thermes – la nourriture y étant interdite – et nous pouvons enfin faire plouf ! Nous alternons paisiblement les bains chauds, très chauds (brièvement), très froids (très brièvement) ou plutôt tiède avec des bulles en mode jacuzzi. Notre guide de voyage nous avait pourtant mis en garde sur la forte affluence aux bains le samedi, et nous craignions que cela ne gâche notre expérience. Que nenni : seules quelques familles de locaux fréquentent les lieux et il n’y a presque aucun autre occidental. Papallacta est donc loin d’être bondé, ce qui nous permet de profiter des différents bassins à notre guise. Si les nuages bas bloquent la vue supposée sur les volcans alentours, la petite bruine fraîche qui les accompagne n’est pas pour nous déplaire alors que nous cuisons dans les piscines bouillantes !
Au bout de 2h30 dans l’eau, notre peau est sur le point de se décomposer, et nous reprenons le chemin du retour : camioneta, bus interprovincial vers Quito, puis bus urbain vers le centre-ville. Nous nous arrêtons au passage à la Plaza Santo Domingo et flânons dans la rue de La Ronda, au pied des anciens murs fortifiés du vieux Quito. Le quartier s’anime doucement en cette soirée de week-end, et nous achevons la journée en beauté avec une pizza au feu de bois arrosée de micheladas, un cocktail local à base de bière relevée de sel, de piment et de citron.
Détente ultime à Papallacta !
Il fait bien chaud dans ce tunnel…
- Baños
Avance rapide d’une petite semaine : après notre randonnée autour du cratère du Quilotoa, nous prenons la route de Baños, autre ville réputée pour les vertus de ses eaux soufrées, située dans la province du Tungurahua au pied du volcan du même nom. La bourgade est complètement encerclée de hautes montagnes, et la voie d’accès depuis Latacunga constitue une attraction à elle seule : lacets en zigzags, à-pics vertigineux, falaises abruptes recouvertes d’une dense végétation… La bourgade nous apparaît plutôt sympathique de prime abord, bien plus agréable et tranquille que sa popularité touristique et son nombre ahurissant d’hôtels ne le laissaient présager. Après avoir pris possession de nos quartiers à l’auberge, nous nous rendons à pied aux Bains de la Vierge, à seulement quelques minutes de là.
Ces thermes sont beaucoup plus réduits en surface que Papallacta : seules trois piscines froide – tiède – très chaude sont à disposition du public. Le bassin de température médiane est surpeuplé, notamment d’enfants qui jouent, sautent, crient, éclaboussent sous l’œil désintéressé de leurs parents. La consigne du port du bonnet de bain est très partiellement respectée, et l’ensemble a davantage l’air d’une piscine municipale agitée que d’un complexe thermal reposant. Bref, l’atmosphère est moins relaxante qu’à Papallacta, et nous ne sommes même pas frustrés quand les employés commencent à vider les bassins une heure seulement après notre arrivée. Bien que tout de même contents de notre baignade, nous nous accordons sur le fait que les autres thermes de Baños un peu plus chers, un peu plus loin du bourg méritaient peut-être l’effort de s’y rendre.
Le lendemain, relaxés, nous sommes d’attaque pour une excursion à vélo, la première depuis la partie asiatique de notre voyage ! Levés de bonne heure et arpentant le pavé dès 8h15, nous constatons que les agences que nous avions repérées la veille et qui étaient censées ouvrir à 8h sont évidemment fermées – ponctualité équatorienne oblige ! Qu’importe, on en trouve une autre et nous repartons avec deux VTT, une chaîne et un kit de réparation pour la journée. C’est sous un temps couvert que nous empruntons le début de la « route des cascades » vers Puyo, principalement en descente. Sortis de la ville, nous atteignons rapidement un pont situé près d’une centrale hydro-électrique, et dépassons de nombreuses tyroliennes à l’air plus ou moins solides, qui traversent le canyon au-dessus de la rivière que nous longeons. Le premier opérateur à avoir tiré ses câbles à destination des fans d’adrénaline a dû voir ses profits sérieusement empiétés par tous ces nouveaux compétiteurs ! Nous atteignons ensuite l’attraction-phare de cette section : la cascade de Pailon del Diablo. La descente dans la gorge se fait à pied, avec de remonter vers un point de vue sur la chute d’eau : à défaut d’être très esthétique, son débit est absolument énorme ! Un (très) étroit passage sous la paroi rocheuse semble passer au-dessus de la cascade, mais après un quart d’heure à marcher en canard ou de profil pour grimper péniblement sur les pierres glissantes, nous sommes bloqués par un cul-de-sac ! Revenant sur nos pas, nous passons de l’autre côté du pont, remontons péniblement la pente, puis enfourchons de nouveau nos vélos.
Après plusieurs contournements de tunnels par des pistes VTT dédiées, nous avalons la courte montée vers le village de Machay, mais ce lieu quasi-désert est peu engageant, et nous passons notre chemin plutôt que de descendre voir une nouvelle cascade aux allures de traquenard. Après un pique-nique d’empanadas, nous continuons via une route plutôt facile en descente jusqu’à Rio Negro. Le temps est farceur, et l’alternance de soleil et de pluie complique la gestion de nos trajectoires. Une rude montée par un sentier caillouteux nous fait perdre quelques litres d’eau, mais un beau point de vue sur un courant d’air ascendant dans lequel flottent une dizaines de rapaces récompense nos efforts. De retour sur le bitume, une succession de raidillons casse-pattes nous permet finalement d’atteindre Mera et de souffler un peu. Le paysage change, et la transition des Andes à l’Amazonie est clairement notable : chaleur plus moite, apparition de bananiers et autres arbres tropicaux, lumière plus chaude sur la végétation… et petits aérodromes de brousse dans chaque nouveau village traversé. Après un dernier effort en montée, une longue descente nous pousse en roue libre jusqu’à Puyo : nous avons mal aux jambes, mais ça y est, nous avons avalé les 61 kilomètres du parcours ! Une glace bien méritée nous rafraîchit, juste avant de littéralement sauter dans le bus qui repart vers Baños, apercevant du coin de l’œil l’employé de la compagnie qui jette nos vélos en soute in extremis ! Nous pouvons somnoler tranquillement, nous remémorant cette belle étape sportive avant de revenir en ville juste à temps pour le dîner.
Première chute d’eau sur la Route des Cascades
L’une des voies pavées qui contournent agréablement les tunnels routiers !
En publicité aussi, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même !
Bel aperçu du Rio Negro (Rivière Noire)
Plus de photos de Papallacta et Baños, c’est par ici !
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Infos pratiques
Transport :
- De Quito à Papallacta : il faut d’abord se rendre au Terminal Terrestre Sur de Quito (Quitumbe), ce qui prend 45 minutes depuis la vieille ville, pour 0,25 USD par personne. Ensuite, des bus partent très régulièrement du terminal pour le village de Papallacta (environ 2h de route, coût de 3,20 USD à l’aller et 2,50 USD au retour). Enfin, le court trajet de 3 km en taxi-camioneta pour monter aux thermes depuis le village coûte 2 USD total. Au retour, enchaîner les 3 mêmes transports en sens inverse.
- De Latacunga à Baños : deux options existent depuis Latacunga. La première consiste à rejoindre Ambato (environ 1h de route), puis de changer de terminal de bus à Ambato afin de prendre un bus pour Baños. Nous avons choisi la deuxième option : prendre un taxi (4 USD) du centre de Latacunga jusqu’au gros rond-point sur la Panaméricaine pour attraper au vol un bus direct pour Baños. Ces bus directs passent toutes les 20 minutes environ. Trajet de 2h jusqu’à Baños pour 2,50 USD par personne.
- De Baños à Cuenca : un bus Amazonas « direct » part du terminal de bus de Baños à 8h45 du matin. Long trajet effectué en environ 7h, coût de 10 USD par personne.
Hébergement à Baños : nous recommandons l’Hostal Cañalimeña, très propre et pratique, légèrement à l’écart du centre névralgique (5 minutes à pied). Agréable cuisine en accès libre et salon au rez-de-chaussée. Chambre double avec salle de bains partagée (seulement pour nous) pour 14 USD par nuit.
Visites / activités :
- Papallacta : l’entrée aux thermes coûte 8,50 USD par personne + 0,50 USD non-remboursable pour le casier. Sur place, une dizaine de piscines s’échelonnent du très chaud au très froid. Généralement peu de monde, même un samedi d’août pour nous !
- Baños :
- Bains des Termas de la Virgen en centre-ville : entrée à 2,50 USD incluant la location du bonnet de bain. Seulement 3 bassins (froid, tiède et très chaud), avec beaucoup d’enfants envahissants qui jouent dans la piscine principale. Expérience peu relaxante car trop de monde.
- Location de vélo : 6 USD pour la journée pour un VTT usagé avec suspensions et freins à disque. Un VTT plus neuf coûte 10 USD par jour.
- Pailon del Diablo : l’entrée pour la cascade coûte 1,50 USD par personne.
- Bus Puyo – Baños : pour revenir sur Bãnos depuis Puyo, attraper un bus au terminal terrestre de Puyo ou n’importe où sur la route. Depuis Puyo, trajet d’environ 1h pour 2,50 USD par personne, incluant le vélo en soute.