Taupo & Rotorua – Saut en territoire volcanique

Après notre superbe randonnée au Tongariro de la veille, nous pouvons profiter de la région de la Nouvelle-Zélande connue pour son activité thermale : autour des villes de Taupo et Rotorua. Une cure de repos donc ? Pas vraiment, puisque nous avons décidé de nous lancer un défi décoiffant avant de ré-atterrir au milieu des bulles soufrées qui percent la surface à cet endroit… On vous fait vivre cet épisode exceptionnel tout de suite !

 

Taupo

Au-delà de son lac et de ses volcans qui créent ce paysage si spectaculaire, Taupo tire sa réputation d’une activité bien particulière : le saut en parachute ! Et pour cause : plus de 30 000 y ont lieu chaque année ! Daphné a déjà eu l’occasion d’expérimenter la chute libre à Sydney, mais Jérémy n’a jamais réalisé le grand saut… Cela semble une bonne opportunité pour essayer : à peine le Tangariro franchi, nous réservons notre créneau horaire pour le lendemain matin !

Nous nous réveillons dans une ambiance… laiteuse : la tête est un peu brumeuse après une nuit très froide et humide, un léger stress latent s’est insinué en nous en anticipation du saut à venir, et la forêt dans laquelle nous dormons est plongée dans un épais brouillard ! Nous ne voyons pas encore le ciel : pas sûr que nous puissions sauter… Nous nous accrochons désespérément à cette idée pour alléger un peu le stress 🙂

L’aéroport de Taupo se situe à environ 45 minutes de route. Nous appelons notre prestataire de saut en parachute pour confirmer que les conditions s’améliorent : le saut aura bien lieu ! Nous nous arrêtons de bon matin faire des courses rapides au supermarché (vide) pour petit-déjeuner (léger !). A l’aéroport – plutôt un petit aérodrome – l’accueil de la compagnie Taupo Tandem Skydiving est pro et bien organisé. Nous signons la décharge en cas d’accident, non sans une certaine appréhension… Bon, nous sommes dans la capitale mondiale du saut en parachute, chez les leaders du marché, les conditions météorologiques sont parfaites : on ne peut pas rêver mieux, on croise les doigts, ça va bien se passer !

Le briefing commercial traîne un peu en longueur et a surtout pour objectif de nous vendre des options photo & vidéo qui peuvent facilement doubler le prix du saut lui-même… non merci. Puis nous sommes équipés devant une petite vidéo introductive. Un moniteur de saut nous pose quelques questions sur notre vie et notre œuvre – principalement pour nous distraire supposons-nous – pendant qu’il attache l’équipement : gilet, harnais, bandana, casque et lunettes, ainsi que tous les mousquetons et autres sécurités nécessaires. Après une dernière répétition du saut avec nos moniteurs attitrés, nous montons dans un petit coucou avec une légère boule au ventre, mais finalement rien de trop terrible. Attente de l’autorisation de décoller, montée lente en spirale dans le ciel bleu… Dans l’avion, une quinzaine de personnes harnachées de la tête aux pieds attendent le moment fatidique avec des degrés d’appréhension variables : 6 binômes sauteur-moniteur + 2-3 sauteurs solitaires expérimentés + un photographe.

La première vraie décharge d’adrénaline survient à environ 3000 pieds (1000 mètres d’altitude), quand le regard porte très loin jusqu’à l’horizon : ciel ce que c’est haut ! Le temps est superbe : le panorama sur le lac entouré de forêts sombres et de cônes fumants est magique. Arrivée à 12000 pieds (environ 4000 mètres) : il va falloir y aller ! Les moniteurs se parlent, mesurent la force du vent : tout est bon, la porte s’ouvre. L’un des instructeurs s’accroche à la porte, sort la tête puis le corps par l’ouverture, et après quelques secondes, se jette dans le vide. A cet instant, une seule pensée nous traverse l’esprit : « mais c’est absurde ! qu’est-ce qu’on fout là ? » 🙂 Notre tour arrive rapidement : nous glissons sur la banquette, notre instructeur dans le dos ; nous nous asseyons au bord du vide et tentons de faire bonne figure pour la dernière photo officielle… puis basculons dans le vide ! La peur s’estompe rapidement, et un ou deux roulé-boulés nous permettent d’apercevoir notre petit coucou vu d’en-dessous. Les 40 secondes de chute libre sont étonnamment agréables, le vent en plein figure. Une secousse violente : c’est le parachute qui s’ouvre et marque le début une descente plus lente de 10 minutes durant laquelle nous avons tout loisir d’observer le paysage. L’atterrissage se passe en douceur, et nous retrouvons le plancher des vaches un peu secoués, mais super contents de cette expérience !

Il est 11h du matin quand nous quittons l’aéroport, avec le ferme objectif de profiter du reste de la journée pour… décompresser 🙂 Nous filons vers les Chutes Huka, où une facile promenade de 1h30 nous permet d’apercevoir une cascade à gros débit, tellement impressionnante qu’elle est vénérée par les Maoris depuis leur arrivée dans la région. Un pique-nique à mi-chemin sur un petit belvédère est le bienvenu, tout comme la baignade dans les sources chaudes, naturelles et gratuites, du parc ! Nous flânons le reste de l’après-midi avant de nous installer tranquillement pour camper près de la rivière, le niveau d’endorphines encore élevé : quelle journée !

Nous… juste avant le grand saut !

 

Les Chutes Huka, 200 000 litres d’eau par seconde

 

Sculpture au bord du lac de Taupo

 

Rotorua

Le lendemain, nous continuons notre retour vers Rotorua, capitale du tourisme thermal, connue pour son activité volcanique identifiable aux nombreuses sources, bulles et autre geysers qui remontent à la surface terrestre depuis les profondeurs.

Nous nous arrêtons d’abord pour une courte balade dans la forêt de Redwoods Whakarewarewa, caractérisée par ses haaauuuts cyprès californiens au bois rouge. Arrivés en ville, nous nous promenons le long du lac et observons attentivement les trous dans le sol d’où sortent régulièrement geysers, boue qui bouillonne et… une forte odeur de soufre si reconnaissable ! Nous déjeunons en nous bouchant le nez devant les Bains Bleus de la Mission Espagnole : le musée d’architecture hispanique et la place carrée recouverte de pelouse pour jouer au criquet sont un curieux mélange d‘Espagne et d’Angleterre à la fois ! Le Parc Kuiran, avec ses nombreuses « piscines » et bains de boue entourés de barrières en bois, est un impressionnant espace public en accès libre. L’odeur d’œuf pourri est très prégnante et commence à nous donner mal à la tête, donc nous fuyons vers le petit village maori de Ohinemutu, posé au milieu des fumerolles sacrées. Encore une agréable balade qui nous permet d’observer la maison commune maori, l’église chrétienne et d’échanger quelques mots avec les habitants.

A l’instar de Queenstown, notre étape à Rotorua aura sans doute été un peu courte pour profiter de toutes les attractions touristiques offertes par la ville. Ce sera peut-être l’occasion de revenir, pour plus longtemps et avec un budget plus conséquent (!)… En attendant, c’est parti pour 1h30 de route jusqu’à Matata, vers la côte est et la Baie d’Abondance !

Branches mortes dans un ruisseau translucide : ambiance surnaturelle à Whakarewarewa !

 

Place herbeuse et musée d’inspiration espagnole à Rotorua

 

A Rotorua, ça fume…

 

… et ça bulle !

 

« Mouette sur portique maori » à Ohinemutu

 

Plus de photos de Taupo et Rotorua, c’est par ici !

 

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Infos pratiques

Transport :

  • De Waikoko Farm à l’aéroport de Taupo : route de 65 kms, qui passe par le nord de Desert Road. Trajet de 50 min.
  • De Taupo à Rotorua : route bien fléchée de 80 kms ; compter environ 1 heure.

Hébergement :

  • Camping de Waikoko : camping gratuit, à l’est du Parc National de Tangariro. Base idéale pour se rendre tôt le matin en voiture à l’une des extrémités du trek. Grand abri pour la cuisine (incluant un barbecue !), réserve d’eau pour la vaisselle et toilettes sèches. Le site peut être bondé le week-end car il est populaire pour les habitants de Wellington ou Auckland qui viennent randonner. Humide et/ou brumeux le matin, mais très agréable au milieu de la forêt !
  • Camping de Reids Farm : camping gratuit au bord de la rivière. Peu d’emplacements protégés, donc pas vraiment d’intimité pour camper, mais installations modernes (toilettes, bacs à recyclage).

Visites & activités :

  • Taupo
    • Saut en parachute : Taupo Tandem Skydiving est un prestataire réputé et très pro, bien qu’un peu trop commercial à notre goût (par exemple, forte incitation à prendre le package GoPro). Saut à 12,000 pieds pour 279 NZD (option à 15,000 pieds un peu plus chère).
    • Spa Thermal Park : parc, promenade le long de l’eau, cascade Huka Falls et sources chaudes en accès libre. Un beau lieu de promenade !
  • Rotorua
    • « Walk in the woods » : Whakarewarewa Forest donne lieu à une courte marche dans une forêt de grands cyprès californiens (introduits par l’homme). Joli pause, notamment avec des enfants.
    • Kuirau Park : bonne alternative gratuite aux nombreux parcs thermaux qui parsèment les alentours de Rotorua. Si vous êtes comme nous, vous aurez vu assez de bulles et senti assez de soufre pour la journée après cette visite 🙂
    • Ohinemutu : petit village maori qui permet d’observer les bâtiments, statues et canoés utilisés par cette communauté. Mérite le coup d’œil.

 

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