Brisbane – De la pénitence à la nonchalance

Avec une durée d’ensoleillement moyenne de 7 heures 30 par jour et sa végétation tropicale, la nonchalance des habitants ferait presque oublier que Brisbane est la troisième ville d’Australie par le nombre d’habitants. Etablie dans un méandre de la rivière Flinders, la ville s’est développée et étendue : le centre-ville sur la rive gauche, les banlieues tout autour et sur la rive droite.

Les gratte-ciels bordés d’une promenade piétonne et les multiples ponts sont des images emblématiques de Brisbane, et ce sont les premières que nous avons de la ville : nous prenons en effet le ferry public gratuit à New Farm (banlieue Est ) et remontons doucement la rivière jusqu’à son terminus, à l’Ouest du centre. La rivière paisible et aujourd’hui bien maitrisée fit à la fois la grandeur de Darwin et certains de ses plus grands malheurs : cette large voie navigable permet d’accéder à la mer et de remonter dans les terres assez aisément, ce qui a facilité le commerce et le développement de l’agriculture dans la région ; mais elle a aussi causé de fréquentes inondations destructrices, les crues noyant des quartiers entiers.

 

Panorama sur le Story Bridge, de jour…

 

Et de nuit !

 

L’urbanisme de la ville suit un plan orthogonal classique des colonies britanniques. Au centre, l’hôtel de ville se dresse fièrement, grand bâtiment carré néoclassique inauguré en 1930. Il est possible de le visiter en partie et de monter dans la tour de l’horloge : haute de 92 m, elle fut pendant longtemps le plus haut édifice de la ville et ses cloches sonnent encore tous les quarts d’heures, comme à l’époque ! Le bâtiment abrite également le musée de la ville de Brisbane et nous en apprenons beaucoup sur l’histoire et l’identité de la ville : de sa création (en tant que colonie pénitentiaire « niveau expert » où étaient envoyés les détenus de la colonie de Sydney qui avaient (encore) récidivés une fois arrivés en Australie, à la diversité de sa population actuelle. La gare centrale débouche sur Anzac Square, suivi de Post Office Square où nombreux sont les Brisbanais à déjeuner d’un sandwich, devant l’ancienne poste centrale à l’architecture coloniale tropicale marquée : volets ventilés, colonnades, murs blancs et vastes volumes assurant la circulation de l’air. Plus à l’Est, le centre des affaires, avec tous les gratte-ciels et centres de conférences, en front de rivière. Au sud de la péninsule, les jardins de la ville et l’Université assurent la connection avec la rivière.

 

The Mansions, un des nombreux bâtiments classés de la ville

 

Tradition et modernité

 

Sur l’autre rive, South Banks Parklands regroupe un certain nombre d’institutions culturelles : le Queensland Museum, la Queensland Art Gallery, Gallery of Modern Art, la bibliothèque, le conservatoire de musique et le Queensland Performing Art Centre. Mais le parc est également une simple invitation à la flânerie, en admirant la lumière de fin d’après-midi sur la skyline de Brisbane. Un lagon artificiel gratuit, malheureusement en rénovation lors de notre passage, permet de se rafraîchir à deux pas du centre, un bien agréable plongeon !

Nous sommes hébergés en couchsurfing chez Rodney, originaire de Darwin mais installé ici depuis une dizaine d’années : c’est l’occasion pour nous d’affiner notre itinéraire sur les semaines à venir avec ce grand fan d’activités en extérieur qui a parcouru une bonne partie de son pays, et pour lui de pratiquer son français. Nous confirmons par ailleurs l’importance du télétravail en Australie : en tant que comptable, il compte des clients parfois (très) éloignés ; si, en France, les déplacements chez le client sont la norme, ici les distances sont telles que le travail à distance s’est développé plus vite, catalysé par l’arrivée d’Internet et le développement de logiciels facilitant le partage d’informations sécurisées.

Le lendemain, nous partons de bonne heure en voiture pour aller admirer la vue depuis le Mont Coot-tha, sur une colline à 7 km au Nord-Ouest de la ville. Une marche à travers la forêt nous permet de gravir la pente jusqu’au belvédère, en passant par une décevante galerie d’art aborigène moderne à ciel ouvert : peut-être les œuvres ont-elles été endommagées mais il ne reste guère que quelques alignements de rochers et quelques traits gravés sur un tronc. En haut, on perçoit bien la ville dans son ensemble, les différents quartiers dans les méandres de la rivière, et finalement pas si loin à l’Est, l’Océan…

 

Galerie à ciel ouvert

 

Brisbane et ses gratte-ciels depuis le Mont Coot-tha

 

Nous passons notre dernière soirée dans un grand marché nocturne : « Eat Street », la rue de la nourriture ! On y trouve de tout, de nombreux petits stands s’alignent le long des rues artificielles, abrités dans des containers recyclés. L’ambiance n’est pas sans rappeler les marchés de nuit asiatiques, et la cuisine de cette région n’est pas en reste, aux côtés de mets occidentaux plus classiques et de cuisine sud-américaine. Nous optons pour notre part pour des calamars grillés, des frites de patate douce, des wontons et un dessert (grec ?) de boules de pâte frite au miel accompagné de glace. Plusieurs scènes de taille variées sont judicieusement placées et animent la foule : un chanteur avec sa guitare ici, un groupe plus rock là, nous ne voyons pas le temps passer et il est déjà l’heure de rentrer. Nous quittons Brisbane heureux de notre séjour, généreusement accueillis par notre hôte, nous avons été conquis par le climat clément et la diversité de la ville !

 

Eat Street : nourriture de rue et musique live

 

Sur la route de Brisbane : la Gold Coast

Pour remonter jusqu’à Brisbane depuis Byron Bay, nous avons passé la journée sur la Gold Coast. Sous ce nom onirique se cache une série de villes côtières formant un ensemble continu de construction en bord de plage, ponctuée de micro-centres autour de galeries commerciales. La longue plage pourrait être belle, mais les bâtiments ont remplacés les palmiers et l’ensemble est trop massif à notre goût. L’ambiance des rues commerciales centrales est tape-à-l’œil, alignant bars, magasins de souvenirs et bureaux de tours organisés (vendant à peu près n’importe quelle destination à 1000 km à la ronde…). C’est sous le nom de « surfers’ paradise » que sont regroupées les rues les plus emblématique, bien que les vagues ne soient guère adaptées à la pratique de ce sport (lors de notre passage du moins). Nous trouverons un peu de répit à l’extrémité Nord de la plage de Southport, plus sauvage si l’on excepte les gros tuyaux de déviation de sable : la modification excessive de la côte perturbant les courants marins et provoquant de l’érosion et des dépôts de sables malvenus à certains endroits, on a tout simplement créé un « contournement » qui prend le sable à un bout de la côte et le rejette de l’autre côté… Bref, nous n’avons pas vraiment été conquis par cet environnement balnéaire sans charme et malgré la proximité avec Brisbane, nous n’y passerions pas tous nos week-ends si nous y habitions !

 

Pas notre type de plage préféré…

 

Super, c’est ici !

 

Plus de photos de Brisbane, c’est par ici !

 

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Infos pratiques

Transport :

  • De Byron bay à Gold coast : 1h10 pour 95 km, c’est la porte à côté à l’échelle australienne.
  • De Gold Coast à Brisbane: 1h pour 80 km, deux fois plus avec les embouteillages de fin de journée.
  • De Brisbane à Hervey Bay : 3h30 pour 290 km, mais plusieurs arrêts valent le détour sur la route, jettez un œil à notre article à ce sujet !

Visites / activités :

  • Visite guidée gratuite du centre-ville : tous les jours à 12h depuis le centre d’information municipal situé dans Queen street
  • Ferry Cityhopper : gratuit, ce ferry dessert le centre-ville et ses environs immédiats

 

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