Après le Fiordland et avant d’arriver sur la pittoresque Côte Ouest, une autre partie de l’Île Sud non dénuée d’intérêt se présente sur notre route : Queenstown et sa région, renommées pour leurs activités fortes en adrénaline et leurs paysages de cinéma. Mais l’endroit a aussi une histoire riche, que l’on vous conte tout de suite !
Notre meilleure amie, toujours fidèle au poste !
Queenstown
Queenstown est considérée comme la Mecque du tourisme dans le sud de la Nouvelle-Zélande, et nous rappelle effectivement un peu Chiang Mai… mais dans un pays anglo-saxon développé. Arrêtez-vous 5 minutes, réfléchissez à la liste de toutes les activités touristiques dont vous pourriez rêver : facile, tout ceci existe à Queenstown ! Tout ceci a également un prix, généralement à 3 chiffres en dollars néo-zélandais… Pour nous, cette étape est surtout une jolie transition vers la sauvage côte ouest, donc notre court arrêt ne nous permettra pas de profiter de cette offre pléthorique. Qu’importe, ce sera l’occasion de revenir une semaine entière la prochaine fois 😉
Si le centre-ville est surtout une succession de boutiques à destination des touristes – notamment des premiers cars de Chinois que nous rencontrons en Nouvelle-Zélande – le lac et les montagnes qui enserrent la ville font un splendide lieu de pique-nique ! Le temps couvert ne nous empêche pas de profiter des jardins botaniques, même si Jérémy est frustré par le vent qui rend difficilement praticable le parcours de golf-frisbee ! La patinoire elle aussi ne rouvrira ses portes qu’en avril, donc nous écourtons notre promenade et reprenons la route.
Le lac baignant Queenstown, cadre sympathique pour la dégustation de nos sandwiches !
On dirait presque Annecy 😉
Glenorchy & Paradise
Depuis Queenstown, nous longeons la rive est du Lac Wakatipu vers le nord. Les montagnes s’élèvent, écrasant de leur masse imposant les eaux bleues sombres. La végétation, tantôt sèche tantôt persistante, contraste avec les monts enneigés en arrière-plan. Et quand le soleil réapparaît subrepticement pour jeter quelques rayons sur ce splendide tableau, un seul mot nous vient à la bouche : wouhaou ! Passée le minuscule village de Glenorchy, c’est une piste caillouteuse qui serpente sur des kilomètres dans ces vallées campagnardes, vers les hauts sommets couverts d’hiver. Ce paysage incroyable porte bien son nom : Paradise, et nous donne encore une fois l’impression d’être perdus au bout du monde… ce que nous sommes techniquement, d’une certaine façon… 😉 Peter Jackson ne s’y est d’ailleurs pas trompé, puisque qu’il a utilisé ce cadre à deux reprises pour le décor du film « Le Seigneur des Anneaux » : pour l’approche d’Isengard et l’entrée dans la Lothlorien ! Nous rebroussons chemin et nous arrêtons pour la nuit dans un joli camping au bord du lac, dont les pelouses en pentes douces sont également présentes dans le film lors d’une des batailles.
Pas étonnant que les alentours de Glenorchy aient inspiré le 7ème art
Ne manquent plus que Saroumane et une armée d’orques, et on s’y croirait 😉
Ça y est, nous on y est allés !
Arrowtown
Le lendemain matin, nous filons à quatre roues vers ce qui se révélera notre coup de cœur de la région : le village d’Arrowtown, dans lequel le temps semble s’être arrêté. Longtemps une petite bourgade sans caractère particulier, Arrowtown s’est transformé dans les années 1860 après la découverte de quelques pépites d’or dans la rivière adjacente. La ruée s’est alors vite déclenchée, attirants de nombreux prospecteurs et tous les services dont ils pouvaient avoir besoin pour leurs activités : forgerons, fabricants de voitures à cheval, hôteliers, banquiers, restaurateurs et autres banquiers. Après quelques années, les chercheurs d’or anglo-saxons trouvant de moins en moins de métal précieux se désintéressèrent du village au profit de la côté ouest, plus prolifique. Les autorités, craignant de voir s’effondrer leur économie devenue florissante, firent appel à une nouvelle main d’œuvre chinoise pour contrebalancer cet exode de population. Ces derniers, appelés à la rescousse mais souvent victimes de racisme, étaient généralement contraints de ré-exploiter les filons existants, à moindre potentiel. Les derniers représentants de cette communauté restèrent à Arrowtown jusque dans les années 1930, et nombre de leurs anciens baraquements ont été préservés. Ces maisonnettes toute simples font l’objet d’une agréable visite. Les deux rues principales de la bourgade ont également conservé une soixantaine de bâtiment et façades de cet âge d’or. Bien rénovés, cela donne à l’ensemble un petit côté Far West. Le musée local retraçant cette intéressante épopée conclut cet agréable interlude culturel.
Lieu de rassemblement des chercheurs d’or chinois d’Arrowtown
Photo d’époque : ils avaient bien la tête de l’emploi !
Une rue inspirée de la BD Lucky Luke… 150 ans plus tard !
Wanaka
Direction ensuite Wanaka, la petite sœur un peu plus sage de Queenstown. La route de montagne qui y mène nous gratifie encore de points de vue à couper le souffle… mais pas l’appétit, puisque nous profitons une nouvelle fois de ce décor de carte postale pour pique-niquer. Passé un col à la végétation plus sèche, nous arrivons en vue de Wanaka et traversons plusieurs banlieues pavillonnaires typiquement anglo-saxonnes (cf. la série Desperate Housewives). La grimpette jusqu’au sommet du Mont Iron nous dérouille les jambes et fait apercevoir la ville et ses alentours, notamment les lacs Wanaka et Hawea, à 360°. L’après-midi est bien avancée, et nous occupons la fin de journée à quelques tâches inhérentes à notre mode de vie de campeurs : lessive, recharge d’appareils électroniques, courses, essence… Bien qu’entrevue en coup de vent, Wanaka nous a moins plu que Queenstown, manquant singulièrement de vie et d’un centre-ville propice à la flânerie. La route pittoresque au bord de lac Hawea nous amène à un nouveau camping super sympa, peuplé d’animaux en tous genres : lapins, oiseaux, possums… et mouches de sables, grrrrrrr !
Ainsi s’achèvent nos deux jours dans cette belle région, qui nous laissera un léger goût d’inachevé, le sentiment d’être passés un peu rapidement alors que Queenstown et Wanaka demandent de prendre le temps de vivre lentement, profitant des terrasses en bord de lac, en alternance avec des activités à sensations fortes pour pimenter les journées. Une autre fois peut-être 🙂
Encore un coin sympa pour la pause déjeuner
Au sommet du Mont Iron, vue sur Wanaka
Moment contemplatif
Vue depuis notre tente… bonne nuit !
Plus de photos de Queenstown et ses alentours, c’est par ici !
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Infos pratiques
Trajet :
- De Te Anau à Queenstown : route de 170 km, environ 2h. Pas particulièrement pittoresque au début, mais la fin le long du Lac Wakatipu mérite quelques arrêts !
- De Queenstown à Glenorchy / Paradise : environ 46 km jusqu’à Glenorchy, puis 15 km de plus jusqu’au panneau « Paradise ». Ensuite, possibilité de s’enfoncer par la piste aussi loin que souhaité vers les sommets enneigés. Compter 45’ minimum jusqu’à Glenorchy le long du lac : magnifique ! Les villages de Glenorchy et Paradise n’ont rien d’extraordinaires en eux-mêmes, mais le paysage autour vaut le détour !
- De Queenstown à Arrowtown : 22 km pour environ 25 minutes de route, RAS.
- D’Arrowtown à Wanaka : la route la plus rapide est la Gibbston Highway (SH6). Toutefois, la Crown Range Road en lacets donne à voir de superbes paysages de montagne : compter 56 km de virages en 1h15 par ce chemin.
Hébergement :
- Twelve Mile Delta campsite (DOC) : sur la rive est du Lac Wakatipu. Très grand, beaucoup d’emplacements qui donnent le sentiment d’être isolés de la foule des camper-vans. Joli aperçu des monts enneigés autour. Toilettes sèches basiques et robinet d’eau non potable uniquement. Nuit à 8 NZD par personne en tente (non alimenté), à payer à l’entrée ou directement au Ranger.
- Kidds Bush reserve (DOC) : sur la rive nord du Lac Hawea, accessible via 9 kms de piste en gravier. Super tranquille, grand auvent pour faire la cuisine / vaisselle, et magnifique vue sur le lac. Nuit à 8 NZD par personne en tente (non alimenté), à laisser dans la boîte prévue à cet effet à l’entrée.