San Gil & Barichara – Haut dans le ciel

La ville de San Gil est connue pour être la capitale colombienne des sports d’action : en effet, dès notre arrivée, on nous propose rafting, escalade, ou encore… parapente. C’est cette dernière option que nous choisissons, étant tous les deux novices en la matière : ce sera un baptême, et quel cadre plus agréable que le canyon de Chicamocha tout proche ? Pour nous remettre de nos émotions, nous enchaînons avec une calme journée au village idyllique de Barichara, aux vues surplombant la vallée. C’est le moment de prendre de la hauteur!

Notre initiation au parapente commence par une sérieuse vidéo nous expliquant les procédures de vol et de sécurité, que nous regardons bien concentrés, en bons élèves. Après avoir signé une décharge et nous être vus remettre un bracelet d’assurance avec nos coordonnées (ça rassure ?!), nous montons dans le minibus à destination du canyon de Chicamocha. Une heure de route de montagne aux vues superbes nous amène à la bifurcation, non sans une pause (maudite, nous y reviendrons) pour prendre un petit en-cas. Notre véhicule prend ensuite une route de terre qui monte, monte et monte, jusqu’à atteindre le sommet dénudé de cette crête montagneuse. C’est le site de décollage, aménagé avec des cordons de sécurité, des sacs pour amortir des atterrissages un peu rudes, et une maigre tente pour nous abriter des rayons du soleil dans cette zone sans une tâche d’ombre. Puis l’attente commence… et dure… les pilotes semblent douter de la météo : il ne fait pas assez chaud pour créer des courants ascendants.

 

Devant nous, le canyon de Chicamocha

 

Enfin, un premier groupe, dont fait partie Jérémy, est envoyé à la préparation : chaque touriste répète les étapes du vol avec le coordinateur, puis est harnaché dans son « siège » et enfin accroché à son pilote, quelques secondes à peine avant d’avoir à courir, courir et… décoller, tout en douceur ! Daphné suit une trentaine de minutes plus tard, alors que le premier groupe est déjà hors de vue. Le vent porte tout de suite la voile et le décollage est fluide, on avance juste vers le paysage, soutenu fermement par la force de portance. Les arbres et ruisseaux défilent sous nos yeux, et nous approchons de l’extrémité de la montagne, tout en restant proche du terrain pour profiter des courants d’air ascendants. Les vues sont superbes, la rivière coule au fond de la gorge, qui fait une sorte de V juste devant l’avancée rocheuse de laquelle nous sommes partis. Les pilotes arrivent enfin à prendre un peu d’altitude, et le regard porte très loin, jusqu’à la cordillère centrale qui se découpe au-dessus du plateau. Le vol est très calme et sans à-coup, la sensation de voler incroyable. Mais il faut monter encore et le pilote entame une série de mouvements circulaires, et ayant beau chercher un point fixe sur l’horizon, la nausée se fait sentir, et on retrouve le fameux en-cas maudit… Bref, passé ce court moment peu glamour, on profite des dernières minutes de vol avant d’atterrir au point de départ. Nous avons eu de la chance que nos deux pilotes aient réussi à revenir, car la moitié du groupe a dû atterrir en contrebas et le minibus va les chercher pendant que nous profitons du soleil. Un cadre extraordinaire et une équipe très pro pour un baptême de parapente !

 

Attention au départ !

 

Et c’est parti !

 

Rentrés en ville, il nous reste quelques heures d’après-midi, et nous décidons qu’une calme balade dans le jardin El Gallineral fera l’affaire ; assez d’adrénaline et de mouvement pour la journée ! Si le parc n’est sans doute pas incontournable, il comprend de nombreux arbres ornés de « barbe de grand-père », une sorte de longue mousse qui s’accroche aux branches pour créer un voile vert plus ou moins dense. C’est un véritable décor de film fantastique, la lumière filtrant difficilement à travers cet entrelacs aux mailles fines. De nombreuses fleurs exotiques sont également présentes : particulièrement colorées et de formes atypiques à nos yeux européens, nous nous émerveillons à chaque parterre. Pour conclure la journée agréablement, nous dînons à la bougie chez Gringo’s Mike, et ne pouvons que recommander ces délicieux et juteux burgers, dont le souvenir nous met encore l’eau à la bouche.

 

Fantomatique arbre barbu du parc El Gallineral

 

Fleurs tropicales

 

Le lendemain, nous partons pour une journée à Barichara, un village situé à une heure de route de San Gil. Ses maisons blanchies à la chaux et boiseries peintes en jaune, bleu, vert ou marron sont typiques des villages coloniaux de cette région. L’entretien particulièrement soigné des façades, les rues pavées en pente et la situation exceptionnelle au sommet d’une falaise donne un charme inégalable à Barichara : de nombreux films et séries historiques ont ainsi été tournés  dans ce village parfait ! Nous sommes conquis dès les premières perspectives sur les rues et visitons la ville au-hasard d’une balade sans but précis. Sur la place principale, une procession religieuse s’assemble : les véhicules sont décorés de tentures et ballons bleu et blanc, aux couleurs de la vierge protectrice des conducteurs. Nous atteignons dans les hauteurs de la ville un mirador qui donne sur la vallée de la rivière Suarez, alors qu’une éclaircie perce la couche nuageuse. Des oiseaux tournent lentement ou remontent les courants d’air chaud le long de la falaise, et nous passons de longues minutes à contempler ce superbe spectacle.

 

Début de la procession sur le parvis de la cathédrale

 

Les rues grimpent dur à Barichara

 

Panorama sur la vallée du Rio Suarez

 

Nous partons ensuite à pied par un chemin de pierre nommé Camino Real, mis en place dès l’époque précolombienne par le peuple Guane pour relier ses centres de population. Ce tronçon reliant Barichara à Guane est très bien pavé et descend d’abord à flanc de falaise en quittant cette première. Nous traversons de belles prairies et zones boisées, suivant une série de petites montées et descentes au fil du relief. Le chemin croise plusieurs fois la route goudronnée, bien plus moderne. Nous passons près de plusieurs fermes, qui possèdent sans doute les pâturages où paissent moutons et vaches, et les champs en culture. Il fait très chaud, surtout en comparaison avec la fraîcheur de nos étapes précédentes, plus en altitude, et le chemin est très exposé : heureusement que nous réalisons le parcours dans le sens globalement descendant ! Après 1h30 de balade, nous arrivons au village de Guane : peu d’animation dans les rues ce jour, nous rejoignons la place centrale et sa jolie église aux trois cloches en extérieur. Le temps d’un menu du jour (à base de chèvre…) et nous voici dans le bus qui remonte le chemin parcouru à pied et nous ramène à Barichara en une vingtaine de minutes. Il nous reste donc quelques heures pour finir de découvrir le village et nous flânons au hasard des rues et maisons à patio fleuri. Ce n’est pas fortuit que le lieu ait obtenu la distinction de plus beau village de Colombie il y a quelques années !

 

Camino Real de Barichara à Guane

 

L’église de Guane

 

Retour à Barichara

 

Fenêtres sur rue

 

Plus de photos de San Gil & Barichara, c’est par ici !

 

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Infos pratiques

Transport :

  • De Mongui à San Gil : bus toutes les 30 minutes de Mongui à Sogamoso (4000 COP, 45 min), puis six bus par jour de Sogamoso à San Gil (compagnie Concorde, départs à 3h, 9h, 13h, 17h, 21h, 22h30). Durée 6 heures, coût : 40 000 COP.
  • De San Gil à Barichara : bus toutes les 30 minutes du terminal local situé au coin de la calle 15 et carrera 11. Durée 1 heure, coût 4800 COP. Le bus repart de la place centrale de Barichara.
  • De Guane à Barichara : bus toutes les heures depuis la place principale du village. Durée 20 minutes, coût 2200 COP.

Hébergement :

  • Hostel Le Papillon (Calle 7, #8-28) : auberge sympathique tenu par un couple suisso-colombien. Cuisine, espaces communs agréables, jardin. Tarif de 45 000 COP par nuit pour une chambre double, moins cher pour un lit en dortoir ou une place pour camper dans le jardin.

Visites / activités :

  • Barichara :
    • Ne pas louper le point de vue situé à l’extrémité Ouest de la Carrera 7, superbe !
    • Parque para las Artes : jardin de sculpture dominant la vallée.
    • Cathédrale et petites églises à tous les coins de rues.
  • Camino Real de Barichara à Guane : environ 1h30 de chemin pavé facile à trouver. Le sentier descend d’abord le long de la falaise en haut de laquelle est construite Barichara, puis sillonne à travers les collines jusqu’au petit village de Guane.
  • Parapente : nous avons réalisé notre vol dans le canyon de Chicamocha avec la compagnie Parapente Chicamocha. Service très professionnel, site de décollage/atterrissage très bien situé, propre à cette agence, standards de sécurité et matériel européens. Coût : 180 000 COP par personne. Durée du vol : entre 30 et 45 minutes en moyenne. Prévoir toute la journée (départ à 8h30, retour à 16h pour nous).
  • Gringo’s Mike : restaurant de burgers délicieux, peut-être les meilleurs que nous ayons jamais mangé ! Carte proposant aussi des salades, burritos et autres plats et cocktails.

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