Sapa – Au milieu des rizières

Et nous voici au Vietnam ! Après un trajet trop long de Yuanyang à Hekou (6h au lieu des 4h promises), nous quittons la Chine : le passage de la frontière se fait rapidement et sans problème. Il faut ensuite traverser à pied un pont qui marque la limite entre les deux pays et nous entrons au Vietnam grâce à nos visas préparés à Hong Kong. Côté vietnamien dans la ville de Lao Cai, nous changeons quelques Yuan chinois en Dong vietnamiens : tentative d’arnaque n°1, on calcule 630 000 VND et le gars nous tend 603 000 VND, espérant sans doute que nous nous perdrons dans les zéros. Nous sommes affamés en nous asseyons pour manger une soupe de nouilles appelée pho (au poulet en l’occurrence), tentative d’arnaque n°2 : le plat coûte 30 000 VND, je donne un billet de 100 000 VND, elle me rend 30 000 VND, et quand je lui fais remarquer « l’erreur » elle me soutient que « mais le prix c’est 30 000… » (oui, et donc tu me dois 70 000…). C’est donc un peu agacés par ce premier contact que nous prenons le bus pour Sapa…

L’arrivée à Sapa est surprenante : nous qui sommes habitués après 9 semaines en Chine à être les seuls occidentaux dans les villes et sites (ou presque), nous avons l’impression que la ville est envahie de visages caucasiens ! Les boutiques, hôtels, restaurants, sont tous signalés en anglais et les bureaux de « tourist information » pullulent. Nous sommes également assaillis dès notre descente du bus par une armée de petites montagnardes des minorités qui essayent de nous vendre tout et n’importe quoi (un hôtel, une rando, des bracelets et des jupes pour n’en citer que quelques-uns). Nous partons en quête d’un hôtel : l’offre excédant la demande, il n’est pas difficile de négocier un bon prix. Le soleil tombe vite : si nous avons gagné une heure de décalage horaire en passant la frontière, cela veut également dire que le soleil se couche maintenant à 17h20 ! Juste le temps de parcourir les quelques rues du quartier touristique et de passer sur la place centrale où se dresse une petite église, décorée pour la saison de Noël de guirlandes électriques rouges et blanches, au pied de laquelle des jeunes se retrouvent pour faire du roller ou jongler avec des petites balles.

 

La petite église de Sapa, aux couleurs de Noël !

Jeux d’ombres sur la place principale

 

Sapa est une destination très prisée pour la randonnée et les visites de villages de minorités : la ville est en effet entourée de vallée aux paysages superbes dans lesquels se nichent de nombreux hameaux. Le lendemain, nous partons ainsi pour une randonnée à la journée en suivant notre carte électronique et GPS, économisant les services d’un guide : en quittant la ville nous voyons de nombreux petits groupes partir par le même chemin que nous. Nous suivons d’abord la route pour passer dans le village de Cat Cat : si la configuration du village est assez agréable, avec ses petits escaliers à flanc de colline, l’expérience est très touristique et l’unique « rue » est bordée de magasins de souvenirs. En contrebas, une cascade et une rivière avec des roues pour l’irrigation des cultures ainsi qu’une toute petite centrale hydroélectrique installée par les Français au début du XXème siècle.

Nous quittons le village par un petit sentier et sommes bientôt seuls au milieu des rizières, outre un nombre incroyable de cochons et cochonnets qui fouinent dans la boue. Le paysage est d’abord assez ouvert et plutôt plat, mais bientôt la rivière s’encaisse plus profondément dans la vallée et nous suivons le chemin à flanc de coteau. Nous sommes dépassés par des écoliers alors que nous faisons une pause déjeuner de sandwiches (avec de la vraie baguette !) que nous avions achetés le matin. Un peu plus loin, des buffles ruminent dans le chemin et la gorge se termine, s’ouvrant sur une belle vallée de rizières au milieu de laquelle la rivière s’élargit. Nous la traversons et continuons notre route de l’autre côté.

 

Petits plaisirs pour notre oeil d’ingénieurs à Cat Cat

 

La vallée s’élargit et nous la traversons

 

Le sentier chemine en passant par plusieurs villages, et certains enfants nous disent « hello » et rigolent quand nous leur répondons « hello » avec un signe de la main. Nous traversons quelques ruisseaux, longeons des champs et traversons de petites forêts. Sur la fin du parcours le chemin devient un peu plus large et mieux entretenu (chaussée en béton), nous approchons d’une petite grappe de villages plus dense.

Au moment de traverser un petit pont, deux motos sont arrêtées en travers du chemin et bloquent le passage : nous nous interrogeons et n’osons pas nous engager sur le tablier. Il apparait vite que l’une des deux motos, qui transportait une grande grille en la traînant par terre à l’arrière, a coincé ladite grille à l’entrée du pont, provoquant ainsi un mini-embouteillage. La rivière est peu profonde et nous choisissons de traverser à gué plutôt que d’attendre que la situation se débloque ! Nous arrivons finalement au village de Lao Chai, de minorité Hmong, d’où une route en lacet remonte vers celle plus large en hauteur qui dessert toute la vallée : nous la remonterons jusqu’à revenir à Sapa et ce n’est définitivement pas la plus belle partie de la balade, 2 ou 3 points de vue mais beaucoup de scooters et minibus. La journée s’achève avec une trouée dans les nuages qui dégage les sommets de la chaine montagneuse qui domine Sapa à l’Ouest, dont le fameux mont Fansipan, le plus haut sommet de l’Asie du Sud- Est, magnifique !

 

« -Hello ! » « -Hello ! »

Tranquilles aux milieu des rizières

Un rayon de soleil sur la chaîne montagneuse

 

Plus de photos de Sapa, c’est par ici !

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Infos pratiques

Transport :

  • De Yuanyang à Hekou : bus direct à 7h30, durée 6h, 60 RMB.
  • Traverser la frontière Chine – Vietnam : à l’arrivée du bus à Hekou, prendre le bus public qui part vers l’Est en demandant « Hue nan » (= Vietnam en chinois). L’entrée du poste frontière se fait par un escalator sur la gauche du grand bâtiment vitré. Une fois sorti du territoire chinois, il faut traverser à pied le pont entre les deux pays (environ 200 m). De l’autre côté se trouve le poste frontière vietnamien. Pour nous, aucun souci sur ce passage de frontière : rapide et efficace, des deux côtés. Nous avions déjà notre visa vietnamien (fait à Hong Kong avant le départ).
  • A Lao Cai : il est possible de changer de l’argent ou de retirer aux banques sur la gauche en sortant du poste frontière. Des mini bus partent directement de la frontière pour Sapa (50 000 VND), sinon il est possible comme nous de remonter l’avenue vers l’Est et héler un bus public qui se dirige vers Sapa (30 000 VND). Trajet d’à peine 1 heure.
  • Vers Hanoi : des bus directs partent 4 fois par jour de Sapa, durée 6h, prix 230 000 VND.

Hôtel : Lotus Hotel, au cœur du quartier backpacker de la ville, chambres spacieuses et eau chaude, petit balcon (mais plus de vue compte tenu des nouveaux immeubles qui ont poussé de l’autre côté de la rue), 150 000 VND (sans petit déjeuner).

 

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